Samedi 2 novembre, Seun Kuti & Egypt 80 donnait un concert à l’Ubu. Afrobeat et parole vibrante pour un moment aussi musical que militant.
Au commencement était le rythme. Lequel, on ne sait plus très bien après un concert de Seun Kuti qui dirige l’orchestre de son père Fela Kuti, Egypt 80 (soit une forte section cuivres qui vient parfois faire quelques chorus, une section percussions et 2 choristes). Défendant toujours son 4e et dernier album Black times, Seun Kuti sur scène c’est un cocktail afrobeat qui démange sacrément les pieds. Bariolés autant de funk que de musique traditionnelle nigériane, les titres virevoltent de l’ouverture sur « Unknow Soldier » à « Emi Aluta » en passant par « Kalakuta Boy » ou « African dream ».
« A good cop is like a unicorn : you wan to see one* »
Mais un concert de Seun Kuti, ça n’est pas uniquement de la musique. C’est aussi un humour ponctuant les transitions entre 2 morceaux, et un discours fort. Sans prononcer le mot « capitalisme », l’artiste dévoile une charge sans concession contre le manque de liberté en Afrique, les métiers sans aucun sens dans les pays occidentaux, l’exploitation des hommes et des ressources environnementales et la question des banques. Tout n’est pas une question de couleur, mais d’institutions. Un discours qui appelle à la révolution, et un phrasé largement influencé par le hip-hop.
Alternant micro, saxophone ou clavier, Seun Kuti et ses musiciens assurent le set pendant plus d’une heure trente. Dégoulinant. Vibrant. Afro-hypnotisant. Merci.
PS : nous sommes ravi·e·s que l’Ubu ait fixé des panneaux avec un téléphone portable barré en rouge pour que les vidéos et autres prises de vues polluant l’espace lumineux de la salle s’arrêtent. Apparemment, tout le monde ne les a pas encore vus. Courage, vous pouvez profiter d’un concert hors écran scintillant !
* Un bon flic c’est comme une licorne : tu voudrais en voir une.