Tout chose visible, 1er album du groupe rennais Malade[s] sort le 26 avril. Et il fait ressurgir aussi, quelque part, l’invisible dans une électro inspirée.

Tanguy Moaligou, guitariste nourri au post-rock mais aussi bidouilleur d’électronique, et Louise Goupil, clarinettiste et saxophoniste, mêlent en 6 titres différents univers quasiment sans paroles (outre quelques samples comme celui de l’introduction tiré d’une interview de René Magritte). Ici c’est une lourde basse qui prend le dessus, là une mélodie des Balkans, d’un coup ça crépite comme sur « Hibou », ça se calme temporairement pour repartir à l’attaque, ou atterrir sur des rythmes techno avec « Struggle ». Le duo rennais n’hésite pas à laisser s’exprimer un monde mystérieux, fait de transe, de paradoxes entre beauté et violence, d’ambiances aussi inquiétantes que fascinantes; comme la montée de « Bang » qui use de la Conférence pataphysique de Friedericke Miller & Gildas Coustie : « il n’y a pas d’horizon dans l’espace » concluent-ils. Avec leurs compositions viscérales, Malade[s] créent en tout cas facilement le leur.