Le compositeur rennais Sylvain Texier, après The Last Morning Soundtrack et Fragments, se lance dans le projet Ô Lake. Il sort un album intitulé Refuge, et sera à découvrir au cœur du festival Travelling le 6 février.
Se lancer dans un nouveau projet n’est pas toujours évident; mais le multi-instrumentiste Sylvain Texier puise ici dans ses ressources contemplatives pour créer une musique intimiste et… cinématographique. Aucune surprise donc à retrouver le projet lors du festival Travelling, où l’artiste jouera en compagnie d’un second pianiste, un trio à cordes et un percussionniste.
Alors à quoi ressemble le refuge d’Ô Lake ? Un abri de 11 pièces où trône un piano feutré dans un salon étouffé. Une époque semble filer comme une ombre fugitive sur les murs un peu sépia. Tracer un « Portrait of Solitude » où résonne un souvenir, dessiner des « Silhouettes » : le piano semble solitaire à la manière d’un Ludovico Einaudi ou d’un Yann Tiersen, mais le son est moins clair, et viennent s’ajouter des notes orchestrales comme sur « The Leftlovers ». Les décors s’installent au fur et à mesure, souvent dans une lumière un peu éteinte, sauf quand un regain plus échevelé prend place, comme c’est le cas de l’épilogue final, ou du titre « Holocene » dont le clip présente les flux et reflux de la mer en noir et blanc. L’écume a toute l’attention, comme une composition éphémère où il s’agit juste d’observer et écouter. La nature est un refuge, et Sylvain Texier en livre 11 impressions photosensibles.