Dimanche 9 octobre, le Triangle accueillait l’un des temps forts du festival Maintenant, notamment autour du spectacle Ljós. Quand le numérique sert le geste. Et inversement.

Dans la grande salle du Triangle, ce sont trois représentations d’un spectacle étonnant qui sont proposées. Ljós (lumière en islandais) du collectif d’artistes italiens Fuse. En fond de scène, un grand écran constellé d’étoiles. Quand les lumières de la salle s’éteignent, elles s’animent, semblent former un atome; nous voilà plongé en plein cosmos. Le voyage semble déjà irréel. Puis, quelques minutes plus tard, une acrobate descend; sa forme corporelle pousse les lumières : ce sont ses gestes qui vont déterminer la vidéo et les sons.

Elena Annovi, la danseuse, va donc durant quinze minutes, créer un nouvel univers, oscillant entre flashs lumineux, pénombre délicate, graphisme électronique et poésie interstellaire. De quoi en prendre plein les yeux dans cette création entre danse et arts numériques, où le geste devient un outil nouveau, une baguette magique pour décor inventif.

Dans les couloirs du Triangle, certains font la queue pour des écoutes intimes au casque (In love with a ghost), quand d’autres vont essayer le dispositif Ork.1, septuor pour corps en mouvement créé par Alexandre Berthaud. Le principe est simple : se placer dans un cercle, danser (ou bouger !) de façon à déclencher l’étrange orchestre installé en face. Le résultat ? Des compositions uniques et oniriques à chaque passage ! Qui a dit que devenir chef d’orchestre était insurmontable ?

Une large place est donc faite à l’expérimentation, notamment pour les plus jeunes, avec des ateliers d’initiation aux techniques du stop motion ou tout simplement à l’exploration du son. Sur le parvis, ce sont les pièces encastrables (et roses) de Bloom games (2800 pièces, vive le Lego géant) dont il faut s’emparer pour créer une œuvre collective et évolutive ! Un après-midi participatif, entre poésie et création, qui aura laissé quelques étoiles numériques au coin des yeux et des oreilles de certains.