Attention OMNI* à la MPC. Robert le Magnifique sort ce mois-ci un nouvel opus inclassable qui joue de la machine comme d’autres jouent du banjo. Fuck the hell yeah ! ou comment faire mordre la poussière à l’électronique.
Vos matins sont mous, votre café est tiède, la journée est grise et vous ne savez définitivement plus quoi faire pour vous extirper de votre couette. Un conseil : prenez une dose de Robert le Magnifique dans votre bol de céréales. Histoire de filer dans l’univers robotique de Play Time (merci Tati) et hocher la tête. On se demande bien ce qu’il y a dans celle du compositeur rennais pour produire « The good old days », sorte de petit cinéma musical industrialo-poétique. Peut être que Robert le Magnifique est barré, depuis son 1er album éponyme paru en 2002 jusqu’à Oh yeah baby (2008). Le mec a apparemment envie de répéter « oh yeah », et ça marche. Tiens si j’appuyais là-dessus ? Oh yeah ! Si je lançais la basse maintenant ? Oh yeah ! J’imagine le type en train de bidouiller dans son studio et s’exclamer oh yeah chaque fois qu’une association musicale fonctionne. Parce que cet album n’est qu’une savante alchimie des sons et des rythmes, du claquement de mains sur des guitares garage (« Le bar des amis ») aux petits sons de jouets ou de jeu vidéo comme sur le très réussi « Here we are my friend ».
De son parcours en collaboration avec (feu) Psykick Lyrikah il a gardé le goût des basses et des étendues sonores; pour le reste, c’est l’imagination qui joue, et l’auditeur se demandera s’il pourrait pas composer un truc à partir du son du réveil-matin ou le ronronnement du réfrigérateur. L’album oscille entre post-rock et trip-hop barge, visions célestes et trafic routier, une sorte de bordel mystique qui amène lentement à la mélodie comme « Do it together » achevé en grands dérapages sur vinyles.
Le titre de l’album ? Issu d’un interlude de 37 secondes funky, sans transition avant un « R.O.A.D » qui tire vers le noise, et une clôture avec « The Ring » à l’image du disque : une progression de petits sons fascinants qui viennent parcourir vos oreilles et s’y accrocher.
Votre café est toujours tiède, mais vous avez remué la tête sur le son d’une agrafeuse qui tombe au sol, le secret du 1er titre « The good old days ». Robert le Magnifique a bien choisi son nom. Fuck the hell yeah !
Fuck the hell yeah ! Un album de 12 titres de Robert le Magnifique paru le 1er avril 2016 chez Yotanka – En tournée avec Bertrand James de Totorro (Drums – MPC2000) & Roblemane (Basse – MPC2000 – Scratches)
*OMNI : objet musical non ignifugé.