Mardi 03 juillet, deuxième jour du festival. Après le coup d’envoi de Dominique A au Triangle, les animations ont commencé un peu partout en ville. L’occasion de découvrir de nombreuses compagnies d’arts de rue, circassiennes, mais aussi des musiciens, qu’ils soient en déambulation ou sur scène, depuis le quartier du Blosne au gazon du Thabor en passant par les pavés de la rue Le Bastard.

Cavale – Compagnie Yoann Bourgeois 17h au Thabor

Ou l’art du vide par deux artistes circassiens. Une scène, tout en blanc devant les arbres du Thabor, un escalier. Et, ce que nous découvrons ensuite, un trampoline. Une chorégraphique autour de la chute, souvent volontaire, une voix off citant la « vitalité désespérée » de Pasolini, des affrontements ou des rattrapages, des suspensions en plein vol. Les deux comédiens en costumes trois pièces s’amusent avec la pesanteur et le public réuni a sûrement décollé avec eux.

Glisssssssendo opus II – Fanfare Les Snobs (Service de Nettoyage des Oreilles Bouchées) 17h30 centre ville

De la fumée place de la Mairie qui remonte la rue d’Estrées, les gens s’attroupent. Un incendie ? Non, la Fanfare les Snobs a commencé son spectacle déambulatoire sur roulettes. Une chef d’orchestre ébouriffée et des musiciens glissant mystérieusement sur les pavés, le tout dans des costumes rouges et blancs qui jettent vers le ciel ou vers le sol d’épaisses bouffées de fumigènes. La performance est loin de s’arrêter à une chorégraphique impressionnante puisque la troupe propose une relecture cuivrée de thèmes rock bien connus en provenance de Pink Floyd ou Frank Zappa. Les Snob, ou une fanfare qui débouche les oreilles tout en plaisant aux yeux.

Transports exceptionnels – Compagnie Beau Geste 19h place du Parlement

Une pelleteuse place du Parlement. Rien de surprenant, certaines personnes sont mêmes venues revoir ce spectacle qui les avait enchantés en 2006. Depuis, le danseur Philippe Priasso a fait tourner son spectacle un peu partout, et fait une apparition dans le film A l’origine de Xavier Giannoli (2009). Il continue donc son ballet romantique dans une course échevelée entre l’homme et une machine. Sur la musique de Camille Saint-Saëns, la relation s’installe et le public arrivé en retard tente de se frayer une petite place. Pour mieux voir l’homme qui sait dompter une pelleteuse.

Le soir commence à tomber sur le festival qui profite largement des installations à l’entrée du Thabor autour de la superbe baraque scooter; bar à soupe et bar tout court, les gens déambulent, s’installent dans l’herbe ou vont à la rencontre de l’atelier Barbe à papier qui a ramené son tricycle et ses distributeurs de gravures sur les lieux. L’occasion de présenter leur travail ainsi qu’une série réalisée spécialement pour l’évènement. Questions techniques et amusement pour se servir du distributeur (« il faut bien tourner la molette jusqu’au bout ! »). La plupart attendent simplement le début des concerts.

Folk de porcelaine avec Maïa Vidal 20h30 baraque scooter du Thabor

Couleurs pastels, robe de crinoline, fleurs dans les cheveux, la jeune Maïa Vidal accompagnée d’un batteur et d’un guitariste délivre des mélodies légères. Jouant à l’accordéon et au piano toy, l’univers de la chanteuse s’avère doux mais pas sans profondeur. Le trio jouera ainsi des compositions de son premier album God is my bike. Une heure de musique rayonnante pour accompagner l’arrivée du crépuscule.

Électronica génétiquement explosive avec The Fakir 22h30 baraque scooter du Thabor

Après le calme, le cocktail molotov électronique de Frank Dadure alias The Fakir explose sur scène. Duo posté derrière ses machines, chapeaux et lunettes de soleil obligatoires pour affronter le soleil des Balkans, les deux artistes qui sortent Mélodies lunatiques s’amusent avec tous les gadgets traditionnels de la musique électro (Moog, Theremine, ordinateurs…). Le musicien Frank Dadure fait un croc en jambe à toutes les étiquettes derrière sa clarinette turque. Basses lourdes et envolées orientales finissent d’achever cette journée bien remplie.