La Compagnie Ocus a enfin son chapiteau ! Récemment installée à Saint-Germain-sur-Ille, la jeune troupe a pu présenter au canal Saint Martin sa dernière création « And try to fly, spectacle pour 1 rat russe et 7 acteurs ».

Sur une scène en forme de piste de cirque, cinq comédiens, des cartons, quelques objets qui traînent.
Derrière, deux machinistes et musiciens (batterie, clavier, clarinette, claquement de doigts et autres sifflets).
Jour 1. Un coq hurle. Quatre personnages complètement lunaires, la gueule enfarinée, se réveillent, se prennent pour des oiseaux, s’amusent d’un rien et font une montagne pour tout. Univers surréaliste et poétique, la Compagnie Ocus grimpe aux échelles, monte sur des boites et utilise de nombreux accessoires, les rapprochant quelque peu du théâtre d’objet. Mais ici pas vraiment de cirque, pas vraiment de théâtre non plus, pas de mime, plutôt une création de bric et de broc, sans la connotation négative que cela peut dégager, mais plutôt forcer à l’imaginaire; celui de la mise en scène et celui de l’histoire (parce que oui parfois, le spectateur s’interroge : où nous emmènent ils ?)
Jour 2. Dans un seau suspendu, un mystérieux jeune homme arrive du ciel. Évidemment c’est un oiseau. Bien sûr qu’il faut le séduire. S’ensuivent jusqu’au cinquième jour des rires, des échecs, des tempêtes et des envolées, jouant avec une marionnette de papier ou sur l’humour visuel et sonore, les cinq comédiens prennent plaisir dans leur univers fantasque à s’imaginer voler. Voler pour la liberté, voler pour connaître « tous les courants de l’air » comme l’aurait écrit Denis Péan (Lo’Jo). Voler tel Icare dans les méandres des illusions qui deviennent alors un jeu.

« And try to fly », qui s’achève dans une pluie de plumes, est une création originale dans la veine d’un Philippe Genty qui aurait traîné dans la poussière, et qui a enchanté les petits et grands venus nombreux soutenir la compagnie qui, espérons le, ravira à nouveau son public dans d’autres spectacles.