Quatre femmes sont alignées au fond de la scène. L’une se met à trembler. A bouger lentement. Une autre se tire les cheveux. Une autre poursuit ses mouvements jusqu’à la transe. Musique électronique et gestes accentués. C’est ainsi que commence le spectacle « Liberté »chorégraphié par Gilles Schamber, qui existe également sous une forme de duo. Mais ce soir à Rennes dans le froid du théâtre du Vieux Saint Etienne, c’est en quatuor que vont s’exprimer différentes approches du corps féminin.
Alliant passages intimistes, qui vont du détail des orteils au jeu avec les cheveux, à des scènes de groupes plus dynamiques, la mise en scène use à bon escient de la lumière et des ambiances sonores; souvent électriques, elles tombent parfois dans un univers presque mystique, qui colle alors à merveille avec le décor d’abbaye du lieu de représentation.
Le corps de ces quatre femmes vont tour à tour exprimer par la danse de l’humour, par une séance d’habillage cocasse, du désir (il faut préciser que les jeunes artistes sont superbes), mais aussi de la violence. Violence qui sera notamment évoquée par le seul passage oral du spectacle, un texte en espagnol qui parle de ces « marques sur le corps ». Un corps brimé, souvent humilié, mais également sublimé, par quelques moments de grâces souvent interprétés en duo. Jouant avec les émotions par des tableaux superbes où la scène devient un tableau vivant et par des gestes en tension, le chorégraphe réussit à toucher de nombreux aspects du féminin, rendant hommage au corps. Et par delà celui des danseuses, à celui des femmes en général.
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