Biennale IN, les règles du jeu#1 : It’s play time!

L’art contemporain vous désarçonne, vous n’y comprenez rien, vous trouvez ça creux? Attention! La 4e édition de la biennale IN pourrait bien vous permettre de changer d’avis.

En axant cette 4e édition autour des thèmes du jeu, du travail et de la paresse, Zoë Gray, commissaire de la biennale, la rend accessible à tous, petits et grands, et prouve que l’art contemporain peut être grand public. Le jeu, le travail, la paresse : 3 activités partagées par l’ensemble de l’humanité, rien de moins.

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Articulées autour de 3 lieux, chacun présente sa propre thématique et se répond : le jeu à la Halle de la Courrouze, le travail au FRAC et la paresse au Musée des Beaux-Arts.

Episode 1 : Play Time à la Halle de la Courrouze.

biennale-gogolfL’endroit ouvre ses portes au public à l’occasion de la biennale : 1700 m2 baignés d’une lumière orange qui tombe du toit sur un triptyque spectaculaire. Au centre, Gogolf. Véritable parc d’attractions sous forme d’un mini golf, sa création a été supervisée par François Curlet et réalisée par des artistes tels que M/M, Denicolai et Provoost, Lilian Bourgeat et c’est extrêmement ludique. Le parcours invite cependant à la réflexion : est-ce jouer quand c’est trop facile? Est-ce jouer quand c’est impossible? Le jeu nous fait-il redevenir « petit »? Le jeu n’est-il pas au fond l’apprentissage de règles que l’on retrouve au travail? Et en plus, c’est drôle. Oui, vous mettrez un casque pour tenter de faire glisser votre balle au sommet d’un vertigineux tuyau. Oui, vous penserez parvenir à relever le défi du club de golf aimanté. C’est sans nul doute l’œuvre forte de cette biennale : elle en constitue à la fois l’ouverture et la synthèse. En proposant d’exposer l’art sous une forme extrêmement ludique et interactive, on s’empare du thème et on entre de plein fouet dans la réflexion. Très fort.

biennale-videosLa partie droite du triptyque est constituée d’installations vidéo, dont certaines ont été réalisées à Rennes et permettent de poursuivre la réflexion proposée par Gogolf. Visible depuis le golf, Pilvi Takala tente d’entrer dans Disneyland habillée en Blanche-Neige dans une vidéo intitulée Real Snow White, sans succès :  est-on privé de l’imaginaire enfantin quand on est adulte? Le conte de fées est-il un bien de consommation comme un autre?
Autre espace occupé par la vidéo de Priscilla Fernandes, For a better wold : au Portugal, un centre commercial a créé sa réplique pour les enfants qui peuvent ainsi retirer et dépenser de l’argent, devenir équipiers chez Mc Donalds, chirurgiens ou caissiers, et terminer leur journée de travail dans une boîte de nuit, pendant que leurs parents font tranquillement leurs courses. Tourné à la manière d’un documentaire, c’est un grand bal à la chorégraphie implacable, dans lequel les enfants deviennent fantomatiques, ne sourient pas et semblent devoir se plier à des règles qui ne sont pas les leurs.

biennale-marketÀ gauche, The Market de Michael Beutler. Un grand marché, dont les toits arrêtent la lumière sur des étals souvent vides, parfois peuplés d’objets hétéroclites. Cette œuvre est une réponse à l’architecture du lieu, une proposition d’occupation de l’espace. Michael Beutler a produit de nombreuses œuvres qui, comme celle-ci, questionnent l’espace dans lequel elles se trouvent. C’est cependant la moins lisible et elle tranche avec les deux autres parties dont elle constitue le pendant inversé : là-bas on trouve le jeu, la couleur, l’opulence, la lumière, la société de consommation. Ici, ces étals de marchés vides, sombres, immenses ont quelque chose d’angoissant.

Sur la Halle de la Courrouze, on peut encore évoquer bien d’autres choses encore, mais le mieux c’est de vous y rendre et de jouer. Vous allez adorer !

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Tout le programme sur le site de la Biennale à Rennes

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