Un spectacle pour savoir de l’univers ou de la connerie humaine lequel est le plus infini ? Sur la scène de Mythos, deux spécialistes tentaient de répondre à cette nébuleuse question : l’humoriste Guillaume Meurice et l’astrophysicien Éric Lagadec jouaient le spectacle Vers l’infini… mais pas au-delà.

Où l’élève Meurice écoute attentivement le cours de Monsieur Lagadec. On distingue au premier rang Daniel, qui aura joué l’élève modèle tout au long du spectacle.
« Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. » C’est à partir de cette citation d’Albert Einstein que Meurice et Lagadec se lancent à bord d’une Delorean spatio-temporelle dans un spectacle rempli d’effets spéciaux pas tout à fait comme les autres. Ni une pièce de théâtre, ni un cours magistral, mais un véritable spectacle immersif auquel le public, venu jusqu’à ce que ça affiche complet, est invité à participer. D’une part pour s’instruire, avec des démonstrations pointues sur le fonctionnement d’une éclipse à grand renfort d’accessoires scientifiques, à savoir une lampe de poche. D’autre part, à se marrer (jaune, attention le citron ça pique les yeux) face à un paquet d’exemples du niveau de bêtises de l’espèce humaine. Enfin, à s’interroger sur des questions telles que : les extra-terrestres existent-ils ? Nous n’en savons rien mais il est certain que Guillaume Meurice vient d’une planète où l’humour rend l’air un peu plus respirable et où les connaissances d’Éric Lagadec sont précieuses.
« Vous voyez, le président avec une tronçonneuse, Javier Milei, c’est Élisabeth Borne version Castorama. »
Le spectacle était annoncé dès le départ comme apolitique. Pas de mention ici donc des thèmes suivants (rayer la mention inutile) : le fascisme, un prépuce, une Tesla. Uniquement des vulgarisations scientifiques, pour nous apprendre ce qu’est l’ultracrépidarianisme ou encore que Pluton n’a malheureusement pas effectué son nettoyage orbital. En réalité, c’était une publicité mensongère dès le départ, l’actualité brûlante et les polémiques attendant Guillaume Meurice au tournant comme l’électricité au bout du bras de Claude François, et la politique flottant sur scène comme les anneaux autour de Saturne.
Une heure et demie où les deux spécialistes s’affrontent donc symboliquement, émaillant leurs propos de captures d’écrans plus ou moins édifiantes qu’elles font souvent éclater de rire, sans compter sur le jeu taquin entre Meurice et Lagadec, qui campent leurs rôles, déroulant leurs exemples, jusqu’à un final participatif, clôturé par une citation d’Hubert Reeves. Une joute verbale, souvent instructive (vous pouvez reprendre les manuels 6-12 ans sur les notions de base d’astronomie), réellement très drôle pour rire des aberrations de notre propre espèce, dont nous devrions peut-être effectuer un meilleur nettoyage orbital pour rester une planète habitable. Car nous n’en avons qu’une.


Vers l’infini… mais pas au-delà – Un spectacle de Guillaume Meurice et Éric Lagadec – Mise en scène : Alain Degois – Création 2025 – Durée : 1h32.
Nb : Guillaume si tu nous lis, nous devions effectuer une interview avec Éric Lagadec qui n’a malheureusement pas pu avoir lieu. Nous sommes partants pour la faire quand même !