Astéréotypie à l’Antipode : cocktail verbal

C’était le dernier concert de l’année 2024 à l’Antipode, et une programmation aussi verbale que rock : Championne, Astéréotypie et Gwendoline mettaient le feu au plateau et à la salle mercredi 18 décembre.

 

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Trois formations, toutes passées par les TransMusicales, dont deux noms locaux, Championne et Gwendoline, qui entouraient le collectif Astéréotypie. Une affiche alléchante qui a tenu ses promesses sur la scène de l’Antipode. Un démarrage avec la chanson post-rock de Championne emmené par la chanteuse et guitariste Mathilde Lejas, entre histoires d’amour qui font « Bilboquet » et une « Fête » portée à grands coups de riffs de guitare et d’une bonne basse. Un final qui s’en va presque dans la noise et une énergie parfaite pour l’introduction de la soirée.

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Puis, c’est l’explosion d’Astéréotypie. Au micro, Stanislas, Claire, Yohann et Aurélien. Leur singularité ? Ce sont des personnes autistes. Leur singularité ? Des textes d’une poésie aussi rare qu’absurde, renversant les codes et les émotions. Ici on a attrapé un rhume ou la mort dans la neige, là on fait chanter le public avec faire « du vélo à Saint-Malo, du kayak à Saint-Briac », tout semble être un accident sublime, une ultra-sensibilité qui surfe sur les mots, devenant un terrain de jeu fascinant. Surfer aussi sur la musique post-punk des musiciens, dont le guitariste Christophe Lhuillier, autrefois éducateur spécialisé, et qui a initié le projet suite à un atelier d’écriture.

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Alternant les titres, dont certains de leur dernier album Patami sorti en août 2024 (« Je ris pour autre chose », « L’archère » suivi de « Que la biche soit en nous »), le groupe clôture avec son désormais tube « Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme ». Au lieu d’aller vérifier si c’est le cas, nous vous recommandons plutôt le visionnage de l’excellent documentaire L’Énergie positive des dieux (2018) de Laetitia Møller qui les suit en coulisses.

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La performance d’Astéréotypie s’achève, sans rappel, pour laisser place au troisième nom de l’affiche, Gwendoline. Formation aux accents wave, avec une bonne dose de je-m’en-foutisme et de projections vidéo en fond de scène. Le public en redemande et le concert se poursuit, entre l’autodérision de « se noyer sur le trottoir, devant chez Didier », une désinvolture qui dénonce celle du capitalisme assassin. Des sonorités parfois dansantes, et des textes d’une poésie punk pour finir par se « donner rendez-vous au PMU ». Le public ne s’était en tout cas pas trompé en se donnant rendez-vous à l’Antipode.

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