Jeudi 5 octobre, le festival du Grand soufflet qui avait fait son coup d’envoi la veille accueillait deux formations, N’Diaz et Labess. Deux groupes, deux univers, et un fil commun : l’énergie musicale.

On pourrait penser le quatuor N’Diaz éloigné du groupe Labess (qui compte le double de musicien·nes). Et pourtant. Le groupe N’diaz introduit la soirée avec les titres de son dernier opus, La Brune (ni une couleur de cheveux ni une bière, mais l’atmosphère entre chien et loup que le public a donc eu la bonne idée d’affronter pour sortir dans la fraîcheur et se réfugier dans la chaleur du chapiteau). Au menu donc, un quatuor qui débroussaille le folklore (ce qui n’empêche pas une partie du public d’entamer des pas de danse bretonne) en y injectant une bonne dose de décollages sautillants.

Aux deux accordéons, dont un Electravox permettant pas mal de bidouillages sonores, Yann Le Corre.

Aux soufflants le saxophoniste Timothée Le Bour et le trompettiste Youn Kamm utilisent parfois le chemin de leurs instruments pour chanter à travers, les boucles se répondent, s’entremêlent à l’accordéon de Yann Le Corre, le tout sur les rythmes de Jérôme Kerihuel à la batterie. Un jeu efficace, dont les accents se font parfois orientaux. Sorte de pont plus ou moins imaginaire pour laisser place ensuite à Labess*, fortement attendu par un premier rang qui entonne les chansons à tue-tête.

À la guitare, au chant et au sourire contagieux, Nedjim.

Labess, un jeu de guitare qui virevolte entre flamenco et chaâbi, revisitant la liberté de Moustaki, rendant hommage à un musicien nantais disparu, et déployant surtout collectivement une énergie loin d’effets spectaculaires : la danse vient ici naturellement, déroulant les titres des album Yemma ou La route. Le chapiteau est chauffé par la convivialité et les sourires. Mission réussie.