Gérald Darmanin est-il soluble dans le lait ribot ? : un fascicule de Lucien Jeanpierre que l’on décrypte et décortique pour vous ci-après.
Né en 1982, la même année que Julien Doré à qui l’on doit quelques jolies ballades comme « Paris-Seychelles » ou « Le lac », Gérald Darmanin s’est quant à lui illustré par des déclarations d’amour frelatées envers le boucher-charcutier de Tourcoing (dont le bon sens et l’expertise sur les questions sociétales primeraient sur les enquêtes du CNRS et autres sociologues universitaires) ou par des chouinements toxiques (« La victime c’est moi ! ») face aux accusations de viol et d’abus de confiance dont il est l’objet.
Né en 1982, la même année que Nolwenn Leroy qui ose un « Je sais que le ciel sera à ceux / Ceux qui dansent au moins un jour sur deux » (in « Brésil, Finistère »), Gérald Darmanin a pour sa part sous ses ordres des chorégraphes improbables qui explosent à coup de matraque les testicules des journalistes jetés à terre (cf. la manifestation parisienne du 19 janvier 2023 contre la contre-réforme des retraites portée par un gouvernement de salopards patentés).
Né en 1982, l’année qui voyait s’éteindre le grèbe roussâtre (Tachybaptus rufolovatus, espèce d’oiseau endémique de la famille des Podicipedidae que l’on trouvait à Madagascar sur le lac Alaotra et ses alentours), Gérald Darmanin envoie des milliers de policiers et de gendarmes mobiles combattre les « écoterroristes » qui souhaitent juste que l’eau soit préservée en tant que bien commun et qu’un moratoire soit prononcé au sujet des méga-bassines dont on est à peu près certain (seul le boucher-charcutier de Tourcoing émet des doutes) qu’elles ne soient pas une réponse pertinente aux sécheresse qui s’annoncent et qui impliquent de prendre soin des zones humides (ou du moins de ce qu’il en reste) et de révolutionner les pratiques agricoles excessivement gourmandes en eau (aujourd’hui trop souvent prélevée dans les nappes phréatiques dès lors menacées).
Pour ce qui est du lait ribot (lait fermenté onctueux, délicieux avec des galettes de sarrasin), sa production atteint les 3 ou 4 millions de litres annuels, pour une consommation quasi exclusivement bretonne.
Mais avant tout, au-delà des chiffres de l’industrie laitière, un peu de chimie. La légère acidité du lait ribot provient de la transformation du sucre du lait (lactose) en acide lactique, sous l’effet des ferments lactiques et de l’enzyme lactase qu’on aura pris soin d’ajouter au lait pasteurisé. La formule brute de cet acide, découvert par le Suédois-Allemand Carl Wilhem Scheele (1742-1786) ci-contre, est : C3H6O3.
Contrairement aux grenades lacrymogènes*, passablement toxiques, utilisées abondamment et bien souvent sans discernement par les forces de l’ordre, l’acide lactique est connu pour stimuler la synthèse du collagène et lutter contre l’apparition des ridules et autres taches pigmentaires. L’acide lactique du lait peut ainsi être considéré comme parfaitement inoffensif. Notre bon Valenciennois (né en 1982, comme Chimène Badi à qui l’on doit ces paroles « Quand un peu d’eau se pose sur un désert aride / c’est la terre qui propose / c’est la vie qui décide » extraites de la chanson « La vie qui gagne », 2003), notre bon Valenciennois, donc, explicite l’auteur Lucien Jeanpierre, n’a donc rien à craindre de ce côté-là. Il nous faudra trouver une autre solution.
* Leur composition est tenue secrète, leurs effets à long et moyen termes ne sont pas étudiés et l’État en a commandé un assortiment fin 2022, pour la bagatelle de 38 millions d’euros, vraisemblablement en prévision des tumultes que provoquerait inévitablement le projet de contre-réforme des retraites car « ils » savaient, à la tête de l’État, que ça allait barder.
Gérald Darmanin est-il soluble dans le lait ribot ? Fascicule anti-fasciste de Lucien Jeanpierre, paru en février 2023 aux très confidentielles (mais toujours ensoleillées) éditions de l’Arc en ciel, 114 pages, prix libre.