Meïkhanêh, trio du dedans et du dehors

C’est un trio plurilingue, et aux instruments variés : le groupe rennais Meïkhaneh invite à respirer parmi les steppes orientales. Ou à s’asseoir avec soi-même, en écoutant leur album Chants du dedans, chants du dehors.

 

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« Dedans, un cœur qui bat, dehors, l’appel de l’horizon »

 

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meikhaneh4Meïkhâneh s’articule autour de la voix de Maria Laurent; qui chante aussi bien en français, qu’en langue perse, en hongrois ou en mongol. Voire en langue imaginaire. Voilà pour le côté plurilingue qui repousse les frontières d’exploration de la poésie, dans laquelle ils piochent, plongeant dans les siècles passés, ou qu’ils écrivent eux-mêmes. Mais la voix de Maria Laurent ne reste pas seule, parfois accompagnée de celle de Johanni Curtet qui maîtrise le chant diphonique; technique vocale particulière qui permet d’émettre deux sons simultanément. Johanni Curtet pratique donc le khöömii (un bourdon + une fréquence harmonique), inscrit depuis 2009 au patrimoine mondial de l’Unesco, mais joue aussi tout un panel d’instruments à cordes : de la guitare (classique), du morin khuur (moins courant, instrument traditionnel mongol appelé aussi vièle à tête de cheval), ou encore du dombra. Pour compléter la formation, Milad Pasta opère du côté des percussions entre le daf (plutôt tambour), le riq (plutôt tambourin) ou encore le udu (une jarre qui fait caisse de résonance et trouve cette fois ses origines au Nigéria).

chantsdudedansEn juin 2022, le trio sort son troisième album, Chants du dedans, chants du dehors. Titre bien choisi pour cette oscillation entre l’envie de grands espaces et la méditation, entre le souffle qui entre et qui sort, entre les respirations qui débutent par « Chaque jour nouveau ». Treize titres, parmi lesquels on retrouve deux invités habitués de la scène traditionnelle, Pauline Willerwal au gadulka (vièle bulgare, on vous avait prévenu pour la variété d’instruments) et le contrebassiste Dylan James. Treize titres qui invitent au voyage comme « Le chemin simple », ou encore « Je m’en vais » qui joue les contrastes entre la voix aérienne de la chanteuse et l’aspect guttural du chant diphonique. Meïkhâneh (littéralement, la maison de l’ivresse) joue les contrastes, entre des mélodies légères comme sur « Belly » ou des compositions plus rugueuses comme « La Pierre de Mongolie ». L’imaginaire se retrouve régulièrement à se promener entre des rayons de lumière parmi les arbres ou dans la poussière d’une route qui se parcourt avec le cœur. Un mouvement du dehors qui se retrouve à l’intérieur de soi, où peut-être est-ce le contraire ? Toujours est-il que le trio mêle rythmes et mélodies avec force et fragilité, qui fait vibrer bien au-delà des cordes vocales.


Le site de Meïkhâneh


Photos prises lors de l’installation d’un concert donné au Jeu de Paume à Rennes en septembre 2022

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