Après deux ans de (terrible) absence, Dooinit est revenu dans la métropole rennaise. Après deux projections, une table ronde, un spectacle et un concert au 4Bis, rendez-vous était donné mercredi 6 avril au Jardin Moderne pour un triple plateau savoureux : Goya Gumbani, Maylay Sparks et Sa-Roc. Qui a le feu et nous avec.
On ne change pas des équipes qui gagnent : le Jardin Moderne et Dooinit marchent ensemble et c’est cool. Le lieu est cool, le public est cool, bref tout est cool et ça l’est encore plus pour un concert debout. Oui, tout ceci nous a mis d’humeur cool, avouons-le, ça commence à faire beaucoup de cool dans cette introduction mais qu’importe. Avec sa programmation éclectique, Dooinit manque rarement ses objectifs en terme de réussite et/ou de découvertes. Ce qui a démarré avec Goya Gumbani, dans une épaisse fumée, celle de la salle, mais aussi celle des encens qu’il allume au fur et à mesure de son set. Seul en scène, quelques machines pour lancer des prods, et hop c’est parti pour flotter sur un nuage mystico-nonchalant. Cool, on a dit cool.
Puis après c’est allé assez vite pour Maylay Sparks et ses deux acolytes K-Sluggah et Chukk Rukkuz, alternant les phrasés et les passages au micro, mais les six pieds dans du boom bap 90′s qui fait hocher la tête comme il faut, dans une énergie dédiée (mention au passage) à MF Doom. Un début de mèche allumée donc, et bien allumée.
Et l’embrasement a définitivement pris avec la rappeuse Sa-Roc, accompagnée par son producteur et Dj Sol Messiah. Digressions parfois un peu R’n'B, introduction avec un sample de Nina Simone, mais surtout un flow précis, parfois quasi uppercut dans la tête : Sa-Roc rappe, est fière de rapper, dans une joie communicative qui se propage rapidement dans le public. Égrenant les titres de sa discographie, jusqu’à son dernier opus The Sharecropper’s Daughter et le titre « Forever ». « You better shine » résonne dans les murs du Jardin. Le public en redemande, de cette énergie brute qui brille pas mal. Le feu qu’on vous dit. Cool.