Parmi les films repris dans les salles de nos cinémas tristement fermés des mois durant, le dernier film d’Albert Dupontel, Adieu les cons. Une sorte de tragi-comédie contemporaine qui allie poésie et noirceur.

Jean-Baptiste Cuchas (Albert Dupontel) est informaticien ; débouté d’un projet sur lequel il travaille depuis des années, il décide, à son bureau, de mettre fin à ses jours. Au même moment, Suze (Virgine Efira) aimerait bien, elle, vivre un peu plus longtemps ; atteinte d’une maladie incurable, elle voudrait avoir le temps de retrouver sa fille, abandonnée sous X des années auparavant. Évidemment, Jean-Baptiste rate son suicide, et croise la trajectoire de Suze. Et c’est la police aux trousses qu’ils vont rencontrer le troisième membre de leur équipée, Monsieur Blin (Nicolas Marié), un archiviste aveugle ; un personnage assez savoureux qui donnera lieu à plusieurs ressorts comiques.

Certains n’apprécieront pas les effets cartoonesques qu’Albert Dupontel déploie (devant ou derrière la caméra) pour faire avancer son scénario et ses personnages, effectivement parfois teinté de clichés, mais dont on sent (agréablement) la tendresse. Ce que le film souhaite dire en saluant la bande de cons qui peuple cette société, il le fait peut-être maladroitement mais avec poésie pour qui sait se laisser porter un tant soit peu par des situations improbables (comme la scène quasi finale des ascenseurs) ; retrouver un burlesque populaire (comme un aveugle conduisant une voiture) ; suivre le suspense du challenge de retrouver la fille de Suze grâce à un génie informatique qui peut détourner ce qu’il veut ; rêver à une histoire d’amour impossible. Une aventure à prendre telle quelle, qui oscille entre légèreté et gravité, et qui fait du bien là où souvent les cons (dont nous faisons partie) nous font du mal.