Le nouvel album de Stav est sorti vendredi 5 février. Et accrochez-vous au caddie, c’est de la véritable Musique de supermarché. Des vignettes sont à collectionner lors de votre passage en caisse.

Ainsi que -15 % sur les rideaux à paillettes si vous lisez cet article.

Il y a ceux qui font des musiques d’ascenseurs, et ceux qui préfèrent le bruit des tapis roulants et les feuilles de salade coincées aux roulettes du caddie. Benjamin Stav a gardé le flow de son parcours rap, son ton désabusé, son humour pince-sans-rire pour une sorte de pop vitaminée au jus de concombre. Aspect cinématographique comme un mec qui voudrait devenir acteur connu mais se trouve coincé devant les portes automatiques du supermarché, toutes les intentions faussement ambitieuses de Stav sont annoncées dans le 1ᵉʳ titre, « Fusée ».

S’éloignant des sentiers battus, Stav pioche néanmoins dans différentes influences ; ce fut le cas de la variété française pour ses capsules de chansons, ici c’est une sorte de wave-clubbing pour le titre « Envie ». On y apprend qu’il ne traîne qu’avec des intermittents, qu’il a pas trop la dalle mais plutôt envie de danser sur le bar pour se prendre une bonne cuite. Véritable je-m’en-foutiste ? Nihilisme assumé ? Forcené de l’individualisme ? Stav ne se gêne en tout cas pas pour servir son humour (mordant) avec le clip « Boom Boom » (dont le spectateur saura apprécier la plus pure tradition du cinéma d’auteur).

Si on peut se perdre dans cet Auchan de la musique électronique sauce dancefloor, il est facile d’imaginer Stav surgir déguisé en crevette au rayon surgelés ou avec un chapeau ananas au rayon fruits et légumes parce qu’en manger cinq par jour c’est bon pour la santé, surtout avec une louche de pesticides. Stav n’a pas envie de vieillir comme un vieux tacot exprime-t-il dans « Sans permis » ; permis de conduire qu’il n’a pas puisque les voitures c’est has-been.  Alors ce rappeur, véritable arnaque en promotion ou star des podiums de radio-crochet ? Vous le saurez en écoutant Musique de supermarché, pour lequel Stav s’est taillé un costume sur-mesure ; un personnage qui mélangerait Pierre Richard et Michaël Jackson sans complexe. Et qui réussit avec cet opus quelque chose de rare pour 2021 : faire danser et rire en même temps que le plancher de la discothèque s’effondre.

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Ps : nous vous conseillons le visionnage de l’ensemble des clips, petites pépites de mises en scène débrouillardes pour lesquels le chanteur-rappeur sait aussi se faire bon acteur.

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