Nouvelle formation rennaise, le groupe Icare Vertigo entame la tournée de son projet. Ils joueront samedi 24 octobre à l’Aire Libre de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Avec un album à paraître l’an prochain, Icare Vertigo attaque d’ores et déjà la scène pour défendre ses chansons teintées de rock. Vertiges électriques et poésie du quotidien, ce sont 6 musiciens aux liens familiaux et amicaux venus pour faire le « combat ordinaire ». Et pour accompagner cette naissance, 3 questions au chanteur-guitariste Jean-Marie Le Goff.
■ Pourquoi ce nom, Icare Vertigo ?
Icare Vertigo sont les deux premiers mots de la première chanson sortie par le groupe. Cette chanson s’intitule « Le combat ordinaire ». Avec un clin d’œil appuyé à Manu Larcenet, elle exprime la nécessaire acceptation de la condition d’homme. Malgré nos envies salutaires d’envol, c’est sur le sol que nous avons la possibilité d’infléchir le cours de nos petites vies. « Redescends sur terre et reviens faire le combat ordinaire ». Icare Vertigo est une combinaison qui porte cette image : le mythe grec du fils de Dédale qui cherche à s’échapper du labyrinthe et la référence au vertige et à la chute dans le film d’Hitchcock. C’est un nom de groupe qui à notre sens est positif, nous sommes faits de ces ascensions et de ces chutes, c’est ce qui alimente notre propos artistique, nous voulons nous extraire du quotidien tout en restant les pieds ancrés dans la terre… et il fait référence au soleil.
■ Qu’aimeriez vous véhiculer avec ces compositions, ces univers ?
Chaque chanson porte une idée dans le texte, la composition et l’arrangement. Il est difficile de faire une synthèse mais nous aimerions qu’il se dégage de l’écoute de l’album un sentiment positif, optimiste, avec l’humain au cœur même si le regard posé n’élude pas la noirceur des choses. L’album s’ouvre sur un titre très arrangé qui s’intitule « Le seuil » qui dit les instants qui précèdent les retrouvailles, les odeurs familières, les sons, la rêverie jusqu’à l’enlacement. Il se ferme avec « Au revoir pudeur », une chanson piano-voix qui évoque la difficulté de dire aux proches qu’on les aime, « comme la pudeur paralyse, à l’heure de nous laisser, j’espère que tu sens dans mes bises… » Et entre les deux, 8 chansons qui traitent du couple, de l’amitié, de la famille, de la seule action avec effet, celle concrète sur notre cercle proche. Et une reprise de Léo Ferré…
« Il faudra un soutien massif pour que les structures s’en sortent »
■ Comment arrive-t-on à monter un projet dans cette période trouble et très difficile pour le secteur culturel ?
La seule possibilité est l’adaptation. Nous avons eu la chance que les lieux partenaires de la création du concert aient pu être ouverts pendant nos temps de travail. Sur les 4 concerts que nous avons à l’automne dans l’Ouest, seul celui de Brest a été annulé. La jauge de celui de L’Aire Libre a été adaptée. Nous avons repoussé la date de sortie de l’album en espérant un meilleur contexte. Nous avançons en pas à pas, comme tout le monde.
Malgré leurs fortes capacités d’adaptation, il faudra un soutien massif pour que les structures s’en sortent. Il faudrait aussi plus de discernement dans les décisions prises pour que nous puissions prendre soin des autres tout en continuant à vivre, ce qui ne se résume évidemment pas à notre existence économique…
Concerts :
23/10 – Laval – Théâtre de L’échappée
24/10 – Rennes – L’Aire Libre
30/10 – Trégueux – Bleu Pluriel