Avec son troisième opus, la harpiste et chanteuse Laura Perrudin signe un nouvel ovni musical. Perspectives pop et avatars jazz, 12 titres organiques qui continuent d’assoir son talent.

Laura Perrudin par Jean-Baptiste Millot

Pop expérimentale ou voyage cosmique : la compositrice Laura Perrudin, toujours accompagnée de sa harpe chromatique électrique créée pour elle, revient avec Perspectives et avatars inventer un monde qui ancre ses racines dans le groove et la soul. Les branches s’emmêlent ensuite dans des variations pop, électroniques, voire quasi hip-hop pour le phrasé du titre « Something to lose » qui clôture le disque en duo avec Dylan James. Un travail sur le texte qui parfois « est une matière musicale qui contient tout » confiait-elle à France culture. Chaque texte devient un personnage, un avatar pour suivre le concept d’écriture, qu’il s’agisse d’un loup, d’un nuage ou d’une sorcière. Se construisent alors des ambiances qui vont tout autant de Kate Tempest à Björk en passant par Erykah Baduh. Un mélange inclassable qui enfonce le clou d’une soul électronica fort plaisante.

Brouiller les visages et les lignes mélodiques semble dire la pochette

Munie également d’un looper et de pédales d’effets, la recherche pointue du son sur son instrument vient brouiller les frontières entre compositions exigeantes et musique populaire dansante; le message est clair, les perspectives se dessineront sans étiquette. Pour l’accompagner dans ses recherches, des collaborations diverses et prestigieuses : Philippe Katerine, Mélissa Laveaux, Emel Mathlouthi, Ian Chang. Et Becca Stevens avec qui elle interprète « The W Word ». Un album qui s’illumine comme un bûcher et à faire flamboyer tout l’hiver.