La salle Gabily, plaine de Baud, laisse place à une patinoire et fait virevolter des figures imposées. Stephen Thompson le patineur, Xavier Veilhan l’artiste emportent le public dans une poésie glacée qui fait respirer la glace et composer des figures industrielles à la pointe de patins et du bout des doigts.
Sur les gradins placés autour de la patinoire, le public s’installe et participe à la danse. Les créations vidéo ou les films plongent le spectateur dans différents univers et font comprendre l’importance des dessins industriels dans cette ancienne discipline sportive, à savoir le patinage artistique basé sur les Compulsory Figures. La musique et les chants font peu à peu leur apparition et la magie opère.
Sur l’écran, les dessins figent la patinoire dans l’expression du mouvement, sur la glace la perfection des traits hypnotise et appelle à la poésie que le corps en vitesse magnifie en une danse tourbillonnante. C’est beau. Le public est très vite happé par le bruit des patins sur la glace, par la beauté des gestes qui dessinent et par le corps qui fait des arabesques sur une page blanche : la patinoire se pare de rondes multiples. Tout se démultiplie en des figures imposées du XVIIIᵉ siècle, en des traits qui marquent un écran, en un film qui se déroule sur d’autres figures et en un corps qui trace du vivant. Les mouvements jouent aussi avec les perceptions en promenade du spectateur qui peut même être surpris par un trait d’humour. Envoûtant.
