Le trio Fleuves jouera ce samedi 23 novembre au Parc Expo de Rennes dans le cadre du festival Yaouank. Véritable nouvelle tendance musicale du spectacle vivant « produit en Bretagne », les musiciens de Fleuves ne rassemblent pas face à eux, que les amateurs de danse bretonne. Difficile de résister à maintenir son corps immobile. L’un de leur dernier concert au festival Fisel de Rostrenen a incontestablement envoûté tout le public, danseurs passionnés tout comme les corps plus rigides.
Un concert de Fleuves, c’est un authentique spectacle où le public est aussi acteur d’une sorte d’émulation connectée entre le parquet de danse et la scène. Le public n’assiste pas à un concert, il le vit et interagit avec les musiciens, c’est le quatrième homme du trio. Un spectacle de Fleuves, c’est un vrai moment de partage à vivre avec l’assurance de passer une soirée revigorante ! Quelques jours avant Yaouank, Romain Dubois, le claviériste au Fender Rhodes nous invite à découvrir le trio sur scène.
- Bonjour Romain, vous jouez ce samedi au Parc Expo de Rennes dans le cadre du festival Yaouank. Ce n’est pas la première fois pour vous, quels souvenirs gardez-vous des précédents concerts ?
Romain Dubois : Yaouank, c’est la troisième fois que nous y jouerons cette année. Notre première fois, c’était au tout début de la formation de Fleuves puis la seconde c’était en 2016 pour la sortie de notre premier album Fleuves #1. Pour ces deux concerts, je pense que nous voulions surtout présenter au public ce que nous étions réellement.
- Vous avez enchaîné les dates depuis 2016, j’imagine que vous abordez la prestation de samedi soir sereinement ?
Romain Dubois : Je ne serai pas aussi affirmatif que ça. Étant donné qu’il risque d’y avoir plusieurs milliers de personnes, on ne peut pas aborder ce concert en toute sérénité. Même s’il est vrai qu’on a la chance de jouer régulièrement quand même, une trentaine de dates cette année. Alors serein je ne sais pas mais confiant, oui. On verra bien, c’est du spectacle vivant et la réussite d’un concert est liée aussi à ce qu’il se passe sur le moment. Mais le public commence à bien nous connaître maintenant et nous le connaissons mieux nous aussi, c’est plus facile pour notre musique à danser.
« la musique que nous jouons (…) est surtout vivante »
- Quel est le départ de votre projet artistique « Fleuves » ?
Romain Dubois : C’est d’abord une histoire de copains. J’ai connu Samson Dayou à la Fac il y a bien longtemps et avec qui on faisait du jazz-rock. Samson de son côté jouait avec son cousin dans un groupe de fest noz. Le temps passant, Samson m’avait proposé de monter un trio avec Émilien Robic. Moi je n’étais pas du tout du milieu breton ni du fest noz. J’ai donc abordé ça d’une manière assez fraîche. On est partis de ce constat en observant ce qui se faisait et en se disant malgré tout qu’il y avait des choses à imaginer. On a rapidement joué et donc construit tout aussi rapidement un répertoire avec la danse traditionnelle bretonne en premier objectif. Mais la musique que nous jouons n’est pas que traditionnelle et figée, elle est surtout vivante. Elle correspond bien à un public qui est assez nombreux et ouvert aux nouvelles couleurs musicales.
- C’est effectivement le défi pour la musique bretonne d’aujourd’hui : Ouvrir cette culture aux jeunes et conquérir de nouveaux publics. C’est aussi par l’intermédiaire de votre intervention en tant que musicien que ça passe. Vous apportez une touche musicale groovy, pop, jazz, rock et même électro-ethnique, presque tribale, totalement actuelle et hybride en fait ?
Romain Dubois : Oui, on est tous baignés dedans, on a l’oreille ouverte sur ce qui se fait un peu partout et des différentes façons de jouer cette musique. On s’aperçoit qu’un peu partout, il y a des gens qui s’intéressent à leur terroir musical avec pour objectif de les remettre à jour par le biais des outils d’aujourd’hui. Ça nous permet d’aller à la recherche d’autre chose, de nouvelles textures musicales, des énergies.
- Comment définiriez vous la musique que joue Fleuves alors ?
Romain Dubois : Nous avons une seule contrainte à respecter, c’est celle de la danse. C’est cette contrainte qui nous permet d’aller chercher des couleurs différentes sans nous cloisonner dans un style particulier. Et une fois qu’on respecte ce cadre, ça nous ouvre pas mal de portes. C’est-à-dire qu’une fois qu’on a les danseurs, ça permet tranquillement de proposer des choses inattendues et de s’enrichir de nouvelles esthétiques musicales. Notre musique à danser questionne le public avec son rapport au corps, à l’expression corporelle, à la danse, c’est ce qui nous fascine !
Ce samedi au festival Yaouank, rendez-vous au Hall 9 du Parc Expo pour apprécier soi-même la justesse de ces arguments musicaux. Un excellent moyen de découvrir le son hypnotique du Fender Rhodes, la mélodie enjouée de la clarinette et la rythmique exaltante de la basse afin d’offrir à ses voisins de danse, son plus beau déhanché !
+ d’infos : http://www.lusinerie.com/