Le cinéma L’Arvor déménage en 2020, mais déjà 21 structures liées à l’audiovisuel se sont regroupées afin de donner au lieu situé rue d’Antrain une seconde vie.
L’idée est de regrouper en un même lieu les acteurs de la scène audiovisuelle rennaise, de proposer en ces murs appréciés des Rennais tout une programmation qui sortirait des sentiers battus : cinéma expérimental, courts-métrages, documentaires, cinéma du patrimoine… le tout dans un lieu dédié à la convivialité et à l’échange culturel. La vingtaine de structures sont actuellement en phase d’échange avec la mairie de Rennes qui dès les premiers retours s’est montrée très investie et a décidé de donner sa chance à ce projet ambitieux. La Ville, propriétaire des murs, s’engage à remettre le lieu aux normes et fournir l’équipement qui remplacera celui qui suivra le nouvel Arvor à Euro Rennes.
Nathalie Georges (coordinatrice générale de l’association L’Oeil d’Oodaaq) : « Cela fait plus d’une décennie qu’un projet associatif commun autour de l’image est en réflexion. Notre volonté première a toujours été de nous réunir, et ce autour de différents axes. Nous souhaitons répondre à la question logistique avec la possibilité de mutualiser nos moyens, comme avec des bureaux partagés par exemple. Nous avons également la volonté de nous rencontrer, de partager et d’interroger l’image en échangeant autour de nos lignes artistiques. Et enfin, il y a l’enjeu du public et de la diffusion des formes que nous défendons et qui ne correspondent pas un circuit commercial classique. L’annonce du déménagement de L’Arvor a ancré d’un seul coup ces réflexions dans le réel et nous a fédérés. Nous avons alors imaginé concrètement le projet structurel et la manière de faire vivre le lieu. Il fallait donner vie à ce qui était en discussion depuis des années. »
La structure se pense en un premier temps comme un prototype amené à évoluer. En effet les différents partenaires sont conscients qu’un tel lieu nécessite de grands moyens financiers et humains, et si une aide pourra leur être proposée par la Région, ils se pensent avant tout comme un lieu non-commercial, associatif et adhérant ; ce qui permet une certaine souplesse de fonctionnement mais reste un équilibre fragile. Chaque structure qui organise régulièrement des temps forts continuera de travailler avec les lieux partenaires (Gaumont, TNB…) mais la capacité d’accueil et de diffusion du nouvel Arvor pourra permettre d’organiser de nouvelles séances aux enjeux plus variés.
Nathalie Georges : « Nous imaginons le lieu comme un endroit de mutualisation constitué de deux espaces. Nous garderions une salle de projection pour proposer une programmation à l’année et nous souhaiterions transformer l’autre salle en lieu de rencontre modulable. On pourrait y organiser des rencontres professionnelles, et y accueillir les activités d’éducation à l’image de la Maison du cinéma. L’éducation à l’image est un point très important de notre projet et c’est une activité déjà en cours dans beaucoup des 21 associations portant le projet. »
Cyrielle Dozières (directrice du festival Court Métrange): « Le bâtiment de l’actuel cinéma est une porte d’entrée. Si le projet est viable et validé par les Rennais, il n’est pas exclu qu’après trois ans, nous cherchions un lieu plus grand où regrouper tous nos bureaux par exemple. Cela semble rejoindre l’ambition de la Ville de Rennes qui parle d’un Pôle audiovisuel depuis plusieurs années. En cela, notre projet nous semble répondre à cette volonté. Pour l’instant, rien n’est acté ni signé mais je crois vraiment qu’avec la Ville, nous nous retrouvons autour de l’idée de réunir les structures de la Métropole et de défendre l’image en mouvement. »
Le projet semble réserver encore bien des surprises, tant aux structures participantes qu’au futur public. Projet à suivre au printemps 2020 !
- Extraits des interviews : Films en Bretagne