Dead Can Dance au Liberté : Sublime !

Dead Can Dance jouait à Rennes jeudi 2 mai, Brendan Perry et Lisa Gerrard présentant leur dernier album sorti en novembre dernier Dionysus. Le concert du Liberté affiche alors complet. Après toutes ces années d’écoute sur CD puis en streaming, partons aujourd’hui à la découverte et à l’écoute en live du rock new age et inclassable de ce groupe indé mythique !

 

Dead Can Dance 1 Rennes Le Liberté Franck Amouroux

Il est des journées d’enchantement et de consolation inattendues. Il s’agit de cet instant précis, en pause méridienne, où l’on consulte et rafraîchit une fois de plus le contenu de sa boîte mail. Un nouveau message apparaît, celui de LA réponse définitive validant l’accréditation média pour l’événement attendu depuis plusieurs mois : le concert de Dead Can Dance au Liberté à Rennes. Les sentiments sont confus ; l’orgueil, la félicité, la gratitude confirment des décennies de bénévolat dédiées au monde des musiques.

C’est le 7 septembre 2018 que l’information a été publiée sur le site du duo anglo-australien, Dead Can Dance se produira en concert le 2 mai 2019 au Liberté à Rennes. Et aujourd’hui même, à quelques heures du concert, la réponse confirmée de la production me conduit intérieurement vers une intense jubilation :

« Je vous confirme que nous tiendrons à votre disposition ce soir un pass photo ainsi qu’une invitation. »

David Huckermann Le LIberté Franck Amouroux

David Huckermann en première partie

L’ouverture des portes est fixée à 20 h, en première partie, David Huckermann propose une authentique leçon de musique et de pratique d’instruments insolites. Il s’entoure de quatre hangs, instrument de métal qu’il décrit à juste titre en forme de « flying saucer », soucoupe volante. Le hang prend la forme inversée des steel drums de Trinidad aux Caraïbes, il diffuse une sonorité certes métallique mais plus adoucie. David Huckermann offre aussi une remarquable démonstration de jeu avec quelques percussions du monde telles que les caxixi brésiliens et un tambourin qu’il manipule avec précision et finesse.

Dead Can Dance, un concert sublime !

Dead Can Dance, c’est d’abord la combinaison de deux voix majestueuses et trapues. La contralto australienne Lisa Gerrard et le baryton anglais Brendan Perry sont les membres fondateurs du groupe au tout début des années 80. Au cours des années 90, en pleine apparition et développement du CD audio, les Cocteau Twins puis les Pixies signés sur le label 4AD envahissent le marché du rock indépendant à grands renforts de communication dans les milieux initiés. C’est avec ce même label que cette curiosité musicale inclassable de Dead Can Dance émerge auprès des auditeurs de l’émission de Bernard Lenoir sur France Inter et son équivalent en magazine papier dans les pages des Inrockuptibles. Dieu sait pourquoi, cette musique méditative et médiévale a convaincu les programmateurs et journalistes influents de cette époque. Il faut convenir qu’une certaine ouverture musicale et d’esprit caractérise ces rockeurs d’avant. Près de quarante années après les premiers concerts dans les clubs de Melbourne, le groupe débute aujourd’hui une grande tournée européenne et s’arrête ce soir au Liberté à Rennes, c’est complet !

Le concert est empreint de solennité. Le recueillement et le respect du public se font ressentir dès l’arrivée des artistes sur scène. L’attente des fans était éternelle. Le spectacle commence et c’est une alchimie bienveillante entre des spectateurs attentifs et une musique sacrée empreinte de sonorités hétéroclites : tribales, médiévales, mystiques, baroques et même spirituelles. Cette musique, ce groupe représente un peu tous ces univers-là, difficilement classable et catégorisable. Le propos musical résumé de cette soirée pourrait être celui du recueillement gracieux. L’ambiance générale dans les rangs du Liberté est intimiste, calme et appliquée. Dans le public plutôt quinquagénaire, quelques looks gothiques, de vieux rockeurs et d’autres aux tenues toutes singulières. Les Dead Can Dance ont joué durant deux heures et ont alterné leurs classiques incontournables (« The Carnival is Over », « Yulunga », « Frontier »…) avec d’autres titres issus de leur dernier album Dionysus sorti en novembre dernier. Extase !

Envie de réagir ?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>