Une rythmique et des harmonies jazz, des sons sublimés, une voix, un univers pop, une lumière spirituelle, c’était un peu tout ça sur la scène de l’Aire Libre ce dimanche soir. Mélanie De Biasio, de sa voix profonde et gracieuse a charmé le public de la salle jacquolandine. Un concert de saison affichant complet une fois de plus. L’artiste belge a offert un récital de moments musicaux où l’introspection et l’émotion prenaient toutes leurs dimensions.
Après ce concert de Mélanie de Biasio, la structure culturelle de Saint-Jacques devient, pour nous qui la découvrons depuis peu, un lieu où l’expression artistique musicale prend toute sa dimension. On ressent que les éléments qui composent le spectacle d’un concert de musique sont idéalement accordés : l’éclairage, l’occupation de la scène, les artistes, le système audio, ces virtuosités qui, toutes assemblées, dessinent les contours d’un tableau musical sublime. C’est cette palette d’émotions que chacun des spectateurs présents dans la salle aura su admirer lors de ce concert dimanche dernier.
Mélanie de Biasio est venue sur scène défendre son dernier album Lilies. Le public assiste alors à une version jouée « en live » d’un album studio tout en délicatesse. C’est saisissant de découvrir avec quelle proximité des chansons du disque, le concert de ce soir aura été ressemblant. Mais avec cette sensation incomparable d’avoir l’artiste un peu comme à la maison, dans son salon, au creux de son fauteuil le plus confortable.
Sur le plateau faisant face à eux, les spectateurs découvrent un éclairage subtil alliant effets en lignes, cercles, points ou en tourbillons, des lumières raffinées qui nourrissent la prestation musicale et scénique.
De la même façon la sonorisation du lieu est exceptionnelle. Le public se surprend à découvrir les moments d’inspiration avec le voile de la chanteuse passant sur ses cordes vocales. De claquements de doigts, en mouvements de lèvres, aux faibles mais justes interventions des musiciens choristes, ce sont ces sonorités, hors musique et voix qui déconcertent. On entend un souffle, des chuchotements à peine susurrés, des consonnes frappantes sur des syllabes décomposées, des murmures tout juste entendus dans une salle à la qualité d’écoute précieuse.
L’ensemble du concert évoque une certaine mélancolie introspective, proche de l’état de méditation, un vrai moment de bien-être… C’est Mélanie De Biasio qui le dit elle-même lorsqu’à la fin d’une chanson elle essuie l’une de ses chaudes larmes glissant sur sa joue droite :
« À chaque fois avec celle-là, on va loin ! »
J’étais également à l’Aire Libre avec un couple d’amis et je (je pourrais dire « nous ») n’ai pas le même avis. Belle voix, certes, musiciens au top certes, mais peu d’émotion, peu de contact avec le public, un ensemble plutôt froid avec des « chansons » (?) qui finissent par toutes se confondre dans une ambiance post-pink-floyd un peu planante. Un concert au cordeau, mais tellement léché que l’on sent que chaque geste est calculé et que si on revenait le lendemain on reverrait exactement la même chose. J’(mais je pourrais dire « nous »)avais envie de crier : « Allez ! Lâche toi ! ». Mais ceci n’est sûrement que l’avis d’un béotien.