Ouai Stéphane, c’était l’un des titres les plus accrocheurs de cette double compilation des Transmusicales de cette édition 2018. Le titre débute avec des bruits de moteurs de motos passant à fond la caisse puis il se prolonge en électro bien pêchue ! On avait hâte de rencontrer ce DJ déjanté ! Après son set mémorable du vendredi soir dans un Hall 9 plein comme un œuf, retour au calme dans l’atmosphère feutré de l’espace presse du Liberté pour une interview toute en second degré !
- Bonjour Ouai Stéphane !
Ouai Stéphane : Bonjour, ça va bien ?
- Ouai et toi !?
Ouai !!!
- Tu as produit tes premiers sons il y a peu de temps. Quel a été ton parcours pour nous venir jusqu’ici aux Trans ?
J’ai envoyé ma première production musicale qui s’appelait « Ouai » au label Record Record, ils ont bien aimé le titre et ont décidé de l’insérer dans leur compilation. Après ça, j’ai eu l’occasion de jouer pour le premier concert de ma vie aux Bars en Trans l’année dernière ici à Rennes. Il y avait Radio Nova qui était partenaire du festival et j’ai parlé avec eux puis on est resté en contact. Ils m’ont ensuite invité à venir mixer au Nova Mix Club puis aux Nuits Zébrées de Clermont-Ferrand
- Et pour ton set d’hier soir selon toi, ça s’est bien passé ?
Euh… c’était super bien Ouai ! Je suis très content, j’ai bien aimé ce concert, il y avait beaucoup de monde. Je n’ai pas eu de soucis techniques en plus, ce qui était quand même ma première préoccupation. J’ai imaginé et créé de nouveaux contrôleurs et instruments pour l’occasion du concert d’hier soir et j’avais un peu peur que ça ne marche pas bien…
- Alors Ouai Stéphane pour décrire ton univers musical, c’est de l’electro bidouillée et potache mais bien dansante ?
Moi je suis juste Stéphane Ouai et je fais de la musique sur un ordinateur que j’ai acheté. Après ça j’ai téléchargé un logiciel pour créer de la musique, il s’appelle Ableton. Sur ce logiciel-là j’ai rentré des notes de musique et j’en ai fait des morceaux. Et de ces morceaux-là, je contrôle mes sources sonores avec des objets que je construis ou que je modifie moi-même pour avoir un rendu et une utilité musicale pendant mon concert.
« une pédale d’effets que j’ai construite en Lego »
- Ce sont donc ces fameux objets détournés de leur utilisation première, connectés et communicants. Ceux qui entouraient tes claviers hier soir ? Ils deviennent tes instruments ?
Ouai, c’est ça ! Par exemple j’ai acheté chez Bricorama un panneau de commutateur et de disjoncteur électrique de chantier que je manipule ce qui rend l’interaction possible entre l’analogue et le numérique. À mes pieds, j’ai aussi une pédale d’effets que j’ai construite en Lego qui me permet de contrôler les effets sur ma voix. Sur le côté, j’ai un étendoir à linge pour sécher les habits qui me permet de jouer des percussions et des éléments rythmiques. Derrière moi, j’ai une horloge que j’ai customisée avec des leds lumineuses et quand je tourne les aiguilles, ça crée une illusion auditive de montée de notes de musiques vers l’infini. Et puis juste devant moi, j’ai connecté une balance qui sert à peser le poids d’un objet. C’est sur cette balance que j’ai posé ma grosse chope de bière que j’ai remplie de la petite canette de 33 cl et qui m’a permis de commencer mon concert hier soir.
- Avec toutes ces bizarreries, ça a donné un set DJ un peu déjanté certes mais plutôt dansant quand même !?
Euh… Ouai moi j’ai dansé en tout cas ! J’ai vu qu’il y avait des gens devant moi qui dansaient aussi. C’est de la musique personnelle que j’essaye de partager avec tout le monde.
- Et tu penses qu’elle a été partagée justement ?
Ouai ! je n’ai pas vu tout le monde qui était dans la salle, mais j’ai regardé les gens qui étaient devant moi car c’est la première fois que je jouais devant autant de monde et je ne savais pas trop communiquer avec tout le monde en même temps. Je pense que Ouai, la musique a fait son travail ou en tout cas, dans les premiers rangs, les gens ont senti ce que je voulais faire avec la musique et mes objets. En tout cas aujourd’hui sur les réseaux sociaux, j’ai plein de nouveaux amis, j’ai reçu plein de messages et j’ai vu plein de photos et de vidéos du concert que je n’avais même pas imaginées, ça avait l’air super grand. J’ai envoyé tout ça en copie à ma maman et je lui ai glissé un petit mot en lui disant que maintenant je serais presque un professionnel.