En ouverture des Transmusicales, l’Aire Libre propose chaque année, une création avec un·e artiste en résidence. Après Jeanne Added, Benjamin Clementine ou encore Stromae, Aloïse Sauvage devient la nouvelle tête d’affiche 2018. Avec une prestation à la hauteur du challenge tant la jeune artiste déborde de talents multiples, d’énergie salvatrice et d’esthétisme ultra-moderne.
En première partie d’Aloïse Sauvage, le Montréalais Vincent Roberge de son nom de scène Les Louanges a ouvert cette quarantième édition des Transmusicales sur la scène de l’Aire Libre. Accompagné de William Côté à la batterie, Pierre-David Girard à la basse, et Félix Petit au saxophone et aux claviers, le songwriter multi-instrumentiste a livré des textes à l’ambiance groggy issus de son premier album La Nuit est une panthère.
Vient ensuite Aloïse Sauvage. Les festivaliers ont pu la découvrir dans sa peau de chanteuse avec un concert au Wunderbar – La Notte à l’occasion de Bar en Trans 2017. La jeune femme de 25 ans possède plusieurs cordes à son arc : comédienne (les cinéphiles se souviendront de son interprétation abrasive dans le magnifique 120 battements par minute de Robin Campillo), circassienne (elle est passée par l’Académie Fratellini) sans oublier flûtiste, batteuse, saxophoniste, rappeuse et danseuse. Une artiste protéiforme qui dévore les arts avec un appétit jamais assouvi. Une jeune femme moderne surtout qui a proposé lors de cette soirée d’ouverture une création lumineuse à la beauté évanescente servie par des textes personnels slamés ou déclamés d’une voix au timbre singulier et rédigés de sa propre plume.
Aloïse Sauvage a offert à une salle comble un show ultra-professionnel dans un espace feutré à la faveur d’une large et épaisse moquette. En arrière plan, un synthé et une batterie en hauteur, un écran et des lumières. La jeune fille habite littéralement l’espace-scène. Elle court, se fige, traverse, se faufile entre les faisceaux lumineux. D’abord fantôme lunaire dans une lumière bleutée, elle se débarrasse prestement de son blouson-capuche au profit d’un simple shorty, d’un tee-shirt noir et de baskets blanches. Désormais à l’aise pour jeter son corps-élastique dans le vide d’une expérience inédite : enchaîner cinq jours de concerts aux Transmusicales. Un défi sans filet qu’elle réussira haut la main et sous des salves d’applaudissements nourries tant il se dégageait déjà de cette première soirée des fragrances de consécration !