Avec Winter variations op.6, le groupe The Wooden Wolf (venu aux Bars en Trans 2017) sort un disque pour réchauffer les frileux. Guitare sèche et bois vert, fantômes rêches et bûches de saison.
On ne sait pourquoi, la folk s’associe facilement à l’hiver, aux lainages qui réchauffent, à la tasse qui tiédit et aux bûches qui crépitent. Les alsaciens de The Wooden Wolf ne dérogent pas à la règle en suivant à pas feutrés la voix d’Alex Keiling, 3 ans après l’album Moonlight serenades op. 4 et un EP. Ici la folk garde le goût des grandes espaces mais y glisse subtilement des fêlures qu’Elliot Smith n’aurait pas renié. Introduction à la voix qui se casse et aux accords de piano sur « Broken night », guitare qui sonnerait presque éteinte, les compositions s’étoffent parfois (« A Mouthful Of Sky »), ou rendent hommage à la militante écologiste hondurienne Berta Cáceres (1973-2016).
Les cordes égrènent les chansons au fur et à mesure, se nourrissant parfois de la chaleur du violoncelle avec « Lying High Above », usant discrètement des rythmes de la batterie ou faisant résonner un harmonica dans « Thursday Morning Blues ». Les fantômes du passé planent,et notamment celui de Bukowski dont il est question sur la pochette, et la mélancolie sincère du groupe occupe ces 12 titres qui confirment le talent du groupe (et que leur saison est bien l’hiver).
Quelques précisions : il y a en fait 4 LP et 1 EP… « 14 ballads » Op. 1 (LP) « nocturnes & other songs » op. 2 (LP) « seven songs » op. 3 (LP) « moonlight serenades » op. 4 (LP) « four preludes » op. 5 (EP)