Et si Antigone se retrouvait en 2018, que se passerait-il ? L’illustrateur JOP resitue le mythe de nos jours tout en interrogeant l’état sécuritaire, avec une bande dessinée parue ce mois-ci aux éditions Goater.
L’Antigone de Sophocle, après avoir été remise au goût du jour par bon nombre d’écrivains dont Jean Anouilh au XXe siècle, refait ici surface dans une lutte zadiste (laquelle, nous ne saurons pas, mais ça n’a aucune importance). Ici l’Antigone orpheline vit chez son oncle Créon, qui n’est autre… que le préfet, alors qu’une opération d’évacuation doit avoir lieu.
« - C’est absurde, pourquoi gaspiller son temps pour des causes perdues ? (…)
- Épargne-moi ton discours de vieux… »
JOP se sert ici de la facette contestatrice d’Antigone, une jeune femme qui interroge le monde avec force et rébellion, quelles qu’en soient les conséquences. Elle n’est pas d’accord et se place rapidement comme une figure militante. En quelques pages, JOP signe une courte histoire qui laissera finalement Créon en proie à ses doutes adultes. Et si Antigone avait raison ?
À noter que la bande dessinée est enrichie en fin d’ouvrage d’une explication à la fois sur le travail graphique et la construction du personnage. JOP exposera également au mois de novembre ses dessins à la librairie Pecari Amphibie place Sainte-Anne.