Attirée par la brise du grand large, l’Imprimerie est allée voir la mer dimanche 30 septembre. À Saint-Malo, Baisers Volés, nouveau festival organisé par la Nouvelle Vague, prend place juste au bord de l’automne, alors que l’été s’éloigne et que les derniers jours de soleil s’étendent frileux sur la grande plage du Sillon.
Le projet Catastrophe se déploie depuis trois ans en une multitude de formats, musicaux, radiophoniques, scéniques, littéraires. Entre fin 2017 et début 2018, le collectif publie un livre et un disque, ensemble lunaire et inclassable intitulé « La nuit est encore jeune » ; l’ambition du collectif (comme il le formulait déjà en 2016 dans une fameuse tribune publiée sur Libération) est de révéler ce que le réel a de prodigieux, d’en faire voir les facettes colorées et les possibilités illimitées. Contre l’idée de la fin de l’Histoire, des grandes idées ou encore du monde lui-même, le groupe rappelle une évidence qu’il semble urgent de se réapproprier: « Tout change à chaque instant : c’est une chance ». Le propos dans son ensemble évoque donc un véritable élan de vie, en plus d’être un projet musical et poétique.
Le concert de ce dimanche prend place dans la chapelle de l’École de la marine marchande, au sommet des remparts de la ville. Catastrophe y fait déferler une pop aux accents psychédéliques et be-bop, au son des synthés, de la basse et des bongos, de chants choraux et d’harmonies vocales qui résonnent sous la voûte de l’ancienne église. La scène est pleinement pour le groupe un lieu de performance du corps, certains membres débordant librement du plateau pour danser parmi le public, ou encore allant jusqu’à avaler, les unes après les autres, les peurs des spectateurs notées par ces derniers sur des morceaux de papier. Intense, à la fois grave et joyeuse, une performance électrisante qui emprunte autant au rituel, à la comédie musicale, qu’à une chorale gospel… Une véritable célébration, dont on ressort vibrant, galvanisé.