Gaël Faye a mis le « Fire » ce samedi soir au festival Mythos de Rennes 2018 dans un Magic Mirror chaud bouillant, complet et rayonnant. Entre Stromae et Grand Corps Malade, l’artiste a posé son flow sur un slam soul-jazz des plus réjouissants.
L’artiste, entre performance corporelle, mime, danse, slam, rap et poésie a transpercé le cœur du chapiteau. Après une première prestation remarquée, véritable révélation de l’année passée dans ce même lieu, l’invité de ce samedi a doublé la mise hier soir en y performant avec une parfaite maîtrise d’un set joué avec passion.
Conquis, le public a pris un réel plaisir à ressentir ce moment de « live », comme une sorte d’alchimie, d’enthousiasme mutuel, sur scène et dans la salle, les bonnes vibrations étaient de chaque côté de la scène. L’artiste était enchanté d’être là, cette chose-là s’est perçue dans le public. La furie s’est même emparée des spectateurs lorsque le slameur s’est jeté du haut de la scène dans les bras des premiers rangs. Le public trépignait sur le plancher, criait et frappait des mains de tous les décibels !
Le MC-slameur a assuré un spectacle des mots entre allitérations répétées et assonances maîtrisées, une anthologie de rimes et de punchlines lumineuses qui font mouche. Même s’il est encore prématuré d’entendre les paroles reprises en chœur par toute l’audience, on sent de la part de cet artiste une générosité, une ferveur. Il n’est sans doute pas très loin le temps où les petites salles comme celle de ce samedi soir deviendront bien trop étroites pour cet élancé poète danseur.
Séduit, conquis, comblé, c’était un vrai plaisir d’écouter Gaël Faye dominer nos oreilles de ses textes ardents.