Benjunior, rappeur rennais sera présent pour Urbaines le 17 mars à l’espace Léo Lagrange du Rheu, en compagnie de Ba-Kha et Dj Diaz. Rencontre avec celui pour qui Rien n’est tracé.
■ Pour ceux qui ne connaissent pas ton parcours, comment tu es arrivé dans le rap ?
J’ai commencé par le beatbox, y a plus de dix ans avec les battles Hip Opsession quand j’avais 15 piges. Après j’ai fait quelques championnats de France de beatbox.
J’écrivais déjà des petits bouts de phrases par-ci par-là ; le beatbox c’était cool mais je pouvais pas m’exprimer comme je voulais, y avait pas cet exécutoire qu’il y a dans le rap. Je m’y suis vraiment mis en 2011 ; j’ai sorti un premier Ep, Eprationnel, je l’ai sorti avec Dj Theory et Monak et le crew s’appelait Lourd 2 sens.
On a fait un featuring avec un Togolais, puis on est partis au Togo construire un terrain de basket dans une école, faire des ateliers beatbox dans les écoles, on a monté un festival hip-hop dans un quartier. En 2014, j’ai sorti un nouvel Ep avec un autre rappeur Mkb et après je me suis mis sur un album solo pendant trois ans, tout seul à bosser comme un ouf et j’ai sorti Rien n’est tracé en octobre 2016.
J’ai aussi un label, La Base, où je me suis mis à la vidéo et où on fait des clips, des beats, de l’enregistrement…
■ Tu travailles sur un nouveau projet ?
Oui sur plusieurs choses ; un deuxième album solo, et un en commun avec Ba-Kha et le beatmaker Itam de Kids of crackling*.
« Je fais c’que j’aime, c’est tout. »
■ Tout ça c’est mené en indépendant ?
Tout ça en indépendant ; on gravite autour d’une asso dont je fais partie depuis longtemps qui s’appelle 2LC ; une asso qui crée du lien social, autour des cultures urbaines, entre les quartiers et la campagne, avec des ateliers MAO*, deejaying, beatbox, écriture et danse hip-hop…
■ Pourtant ton album n’est pas très dansant…
Non ça c’est sûr ! Chaque discipline a son truc, j’ai mon univers qui n’est pas autour de toutes les disciplines du hip-hop, moi c’est plutôt un truc assez sombre, introspectif. La suite ça sera à peu près pareil
■ Pour l’écriture des textes, et musicalement, tes influences viennent d’où ?
Principalement de ce que je vis tous les jours, de choses qui ont été enfouies dans ma jeunesse, comme pour me libérer. Après j’écoute plein de trucs à côté qui m’influencent aussi…
Pour le son… y a un truc que j’aime c’est le rap. Toutes les évolutions, ou ce qu’il y avait avant, je laisse de côté pour me concentrer sur ce que j’ai envie de faire. C’est pas forcément une allergie à ce qui se fait maintenant. Je fais c’que j’aime, c’est tout.
■ Avant tu étais sur Nantes ; est-ce que tu trouves qu’il y a de grosses différences sur le mouvement hip-hop, même si les villes ne font pas la même taille ?
Dans toutes les villes de France il doit y avoir un mouvement hip-hop vu le nombre de rappeurs qu’il y a ! Après sur Nantes il y a plus de concerts, plus d’événements, peut-être plus de gens qui se déplacent. Après Rennes ça va, ça bouge pas mal, mais c’est pas la même ambiance, y a moins toutes ces têtes qu’on peut voir partout, comme j’ai l’habitude à Nantes. J’ai du mal à croiser les gars que je connais qui rappent, qui beatboxent ou qui dansent sur les événements.
Là justement tu participes à Urbaines avec Ba-Kha ; tu peux nous en dire plus sur le concert ?
Ba-Kha est originaire du 92, on s’est connectés y a 5-6 ans, c’est un rappeur du même style que moi avec les mêmes valeurs et goûts artistiques, le feeling est passé. Pour Rien n’est tracé il était sur scène avec Saro pour m’accompagner.
On fera deux morceaux de l’album Rien n’est tracé où on était en featuring, et des morceaux du nouveau projet ; après on a un petit set, qui évoluera au fur et à mesure des dates qu’on fera.
Ton dernier coup de cœur ?
Le projet Furax Jeff le nerf, j’ai trouvé ça cool qu’ils fassent une combinaison tous les deux. Y a le dernier projet de Davodka aussi, je l’ai trouvé plus développé, plus travaillé, il a bien fait son bout d’chemin.
Benjunior en concert le samedi 16 mars au Centre Léo Lagrange – Le Rheu
Le site d’Urbaines // Suivre Benjunior
* Kids of crackling : collectif de beatmakers qui fournit « pas mal de prods pour le rap indépendant en France ».
* MAO : musique assistée par ordinateur.
