Le sens de la fête, d’Éric Toledano et Olivier Nakache

Le sens de la fête d’Éric Toledano et Olivier Nakache : une comédie où il y a à boire et à manger des plats raffinés aussi bien que des feuilletés aux anchois trop salés.

 

Manager une brigade réclame autorité, organisation et recul (pour hiérarchiser les tâches, rassurer le client et être efficace dans la résolution des problèmes qui ne manquent pas de surgir, de préférence à l’improviste). Paré de toutes ces qualités, ainsi que d’un sens de l’écoute capable d’amener ses subalternes au silence ou à l’obéissance, Max (Jean-Pierre Bacri) mène de main de maître-traiteur sa petite affaire florissante dans l’événementiel. Et l’on voit comme c’est épuisant d’être patron.

Là, il s’agit du mariage d’un insupportable rupin pédant, exigeant, ridicule et condescendant (Benjamin Lavernhe), dans un spacieux et suranné château du XVIIe siècle. Et l’on voit comme les nantis traitent leurs larbins.

L’équipe de bras cassés du bon Max va donc avoir fort à faire pour sublimer ces noces aussi coûteuses que guindées. Et l’on voit dès lors comment l’esprit d’équipe, ou de brigade, est à même de venir à bout de toute difficulté.

Composée d’un photographe pique-assiette libidineux assis sur ses certitudes (Jean-Paul Rouve, qui a une haute image de son métier et du matériel qui se doit d’être traditionnel), d’un bras droit à la gouaille fleurie (Eye Hadara), d’un chanteur de bals ringard et néanmoins très à cheval sur ses exigences d’artiste-animateur (Gilles Lellouche), de musiciens sri-lankais et autres extras payés au black ou au lance-pierres, la bande de pieds nickelés sous la férule de leur chef pince-sans-rire s’emmêle les pinceaux, met les pieds dans le plat et les petits plats dans les grands pour que chacun passe néanmoins un bon moment. Et l’on constate qu’il est toujours réjouissant de contempler celles et ceux qui  jouent à mettre la main à la pâte, plus ou moins maladroitement, tandis qu’on est soi-même calé confortablement dans un fauteuil.

Jean-Paul-Rouve-photographeVieil ami de Max et vieux briscard de l’argentique, le pauvre Guy (Jean-Paul Rouve) a bien du mal à trouver le bon angle d’attaque…

On suit donc heure après heure le déroulé de l’événement. Ponctuées de couacs, de bons mots, de gueulantes, de revendications et de réconciliations, ces noces au final seront tout sauf barbares.

Comédie française au casting étoffé, Le sens de la fête d’Éric Toledano et Olivier Nakache multiplie les gags, à la bonne franquette, les enrobant de ces bons sentiments qui, évitant d’approfondir les sujets qui fâchent, mènent tout droit vers une happy-end romantique pas loin d’être émouvante.

Le sens de la fête - Comédie française d’Éric Toledano et Olivier Nakache Avec Benjamin Lavernhe, Jean-Pierre Bacri, Eye Hadara, Gilles Lellouche, Jean-Paul Rouve, Vincent Macaigne, William Lebghil, Alabn Ivanov, Antoine Chappey… – Durée : 1h57 – Sortie en salles le 4 octobre 2017.

Envie de réagir ?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>