Après les expériences de Calc, Pull ou Victory Hall, officiant désormais au sein du trio Mars Red Sky, le Bordelais Julien Pras revient avec un nouvel album solo; Wintershed, un abri pour l’hiver. Ou comment garder la mélancolie au frigo.
Un troisième opus solo, pour ce guitariste qui manie une folk délicate, un chant et un univers fortement marqué par Elliott Smith ou Sean Lennon. Au menu, des ballades qui ont le bon goût de laisser le son brut de la guitare; à presque entendre les doigts sur les cordes ou le craquement de la guitare elle-même (« Shallow grooves »). Avec des mélodies aussi aériennes que la voix comme sur « Horses in disguise », Julien Pras tente d’atteindre la cime des arbres et une sorte de canopée aussi imaginaire que baignée de souvenirs devenus vaporeux. Des oiseaux pour « Charles House Infirmary », à la beauté qui donne de l’écho sur « Green planets », il fait bon se blottir dans ce Wintershed.
11 pépites pop-folk portées par une voix unique, enregistrées par un hiver sans chauffage et qui laissent volontairement s’afficher les petites fissures de la saison; des interstices répondant à la voix cristalline d’Helen Ferguson qui réalise les chœurs sur des arrangements soignés. Un retour aussi organique qu’onirique; Julien Pras vit dans une cabane, quelque part dans les étoiles, et vous en donne les 11 marches.