Quelques mois avant Faiminisme, la jeune maison d’édition Nouriturfu sortait son premier livre en mai, et pas des moindres puisqu’il s’agit de la traduction de Skin Contact d’Alice Feiring. L’auteure américaine de référence dans le milieu du vin naturel y raconte ses voyages en Géorgie, où la vigne est millénaire et adorée.
La rentrée bat son plein à Rennes et les prochaines vacances sont encore loin (quand on a les moyens d’en prendre et voyager); heureusement que restent la littérature et le vin pour quitter son bureau rennais à peu de frais. C’est ce que propose Alice Feiring dans Skin Contact, qui mêle histoire et techniques du vin, galerie de personnages atypiques et attachants et récit personnel (notamment sa relation avec son frère et la religion), le tout autour de ces visites de la Géorgie à la recherche des faiseurs de vin naturel.
Nul besoin de connaître le sujet au préalable pour suivre, tout est bien expliqué, avec quelques photos, des recettes qui font saliver et surtout une plume à la passion communicative. On y découvre les vignes géorgiennes qui poussent depuis 8000 ans, ont résisté aux invasions passées, à Staline et essaient de tenir tête à l’uniformisation industrielle de leurs jus, bien cachés dans leurs amphores (qvevris) à macérer dans leur peau (skin contact), un amour de la nourriture et du vin à partager lors d’abondants banquets (supras), et un amour du pays évidemment, ses traditions et son âme. On notera aussi le très beau travail de maquette du livre, à la typographie rouge comme dans un bon verre.
Skin Contact, par Alice Feiring. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sophie Brissaud, préface de Thierry Puzelat. 150 × 225 mm, 192 pages, prix : 22 euros. Disponible sur le site de Nouriturfu ou à commander en librairie.
Le site d’Alice Feiring (en anglais).