Le temps passe et les Angevins de Lo’Jo poursuivent leurs explorations musicales. De retour après plus de 15 albums avec [Fonetiq flowers], le groupe surprend de nouveau avec des voyelles musicales et des consonnes poétiques.
De rencontres en collaborations, de voyages en errances, de mélodies baladeuses à des textes profonds, Lo’Jo a nourri une discographie unique. Riche et coloré, leur travail a su s’affranchir de bon nombre d’étiquettes, rendant presque les mots vains pour décrire le jardin musical dans lequel ils nous emportent.
« J’allais arracher de sublimes dissonances, comme un beau piano noir touché par la démence » J’allais
Pour [Fonetiq flowers], oubliez les innombrables esthétiques de musiques traditionnelles qui éclataient dans tous les sens comme sur Bazar Savant (2006) et misez sur un aspect beaucoup plus électro-acoustique. Quatre ans après Cinema el mundo, ce nouvel opus de Lo’Jo s’est acoquiné avec Albin de la Simone pour des claviers inventifs, Erik Truffaz à la trompette sur « Stranjer Than Stranjer », ou plus surprenant, avec le chanteur suisse de Puts Marie qui rappe sur « Noisey flowers ». Un titre devenant une promenade urbaine répondant aux cordes de la kora. Et pour « Café des immortels », le groupe figure dans un clip réalisé au théâtre équestre ZINGARO.
Austin, Lafayette, Séoul, Tbilissi, Cotonou, Paris et Bamako : voilà les lieux d’enregistrement de ces 13 nouveaux titres. Dans leurs bagages, un chœur d’enfants pour la valse de « Chabalaï » qui se sifflotera pour l’automne, des nappes plus électroniques pour « Nanji », et bien sûr, la plume de Denis Péan qui se fait calligraphie de mondes oubliés, d’espoirs à réinventer, d’une poésie libre. Et pour la liberté. Ce que signent des voix vibrantes sur « La libertad »; une introduction aux notes suspendues, comme un souffle hésitant qui progresse vers quelques certitudes. Comme la beauté de l’instrumental final « Figurine ». « Sans doute avons-nous besoin aujourd’hui de la poésie, plus que jamais. Afin de recouvrer notre sensibilité et notre conscience de notre humanité menacée et de notre capacité à poursuivre l’un des plus beaux rêves de l’humanité, celui de la liberté, celui de la prise du réel à bras-le-corps, de l’ouverture au monde partagé et de la quête de l’essence », écrivait Mahmoud Darwish. Lo’Jo prend cette liberté à bras de notes, dans un jardin, la nuit.
Lo’Jo – [Fonetiq flowers] Un album de 13 titres paru le 1er septembre 2017 chez [PIAS] / world village