Succès du monde de la bande dessinée en 2015, Le Grand Méchant Renard de Benjamin Renner vient d’être adapté au cinéma. Et même s’il est question de navets, ce film d’animation n’en est pas un.
Publié aux éditions Delcourt, Le Grand Méchant Renard gravit rapidement les échelons du succès (à défaut de grimper ceux du poulailler) jusqu’à obtenir le Fauve d’Angoulême 2016 Prix jeunesse. Au menu, les aventures d’un renard qui n’arrive pas à faire peur et se retrouve parent d’une couvée de trois poussins. Un trait simple et un renard qui arrive rapidement à dérider les zygomatiques à défaut d’être aussi effrayant que le loup.
Voilà donc notre grand méchant gentil renard projeté sur les écrans avec les comparses de la ferme (un cochon futé, un canard et un lapin complètement irresponsables, des poules combattives, un chien flemmard, et le petit Michel); mais plutôt qu’adapter case par case la bande dessinée, les réalisateurs (Benjamin Renner et Patrick Imbert) optent pour agrémenter les aventures de ces poussins de deux autres histoires : une histoire de cigogne et d’un bébé à restituer, et comment sauver Noël. Présentés dans un écrin théâtral (scène de planches et ouverture de rideaux pour plonger dans chaque histoire), les trois contes s’articulent avec fluidité, et jouent la carte de la simplicité : humour des dialogues (même s’ils perdent plus ici en saveur que le livre), comique de situation, fines interrogations sur la paternité et l’adoption, trouvailles visuelles sans renfort d’effets spéciaux, une musique soignée. Un univers rafraichissant qui ne fera pas rire que les plus jeunes. Graou !
Le Grand Méchant Renard – Une bande dessinée signée Benjamin Renner parue aux éditions Delcourt collection « Shampoing » le 21 janvier 2015 – 192 pages.