François & The Atlas Mountains : Solide Mirage à l’Ubu

Triple plateau à l’Ubu le jeudi 22 juin, sans rapport musical évident, mais comme fil rouge, le travail du texte avec Blintage Cover, le rappeur Ti-Mano, et François & The Atlas Mountains.

 

C’est Blintage Cover qui démarre la soirée. Seule en scène derrière son ordinateur, sa mpc et un micro, devant un écran qui projette images animées ou graphiques plus abstraits, cette Rennaise reprend pêle-mêle « Hexagone » de Renaud, « Alabama song » (version française), « Rape me » de Nirvana, jusqu’à « Bleu comme toi » de Daho. Le tout sur des loops électroniques qui se feront plus techno au fil du set. Le but du jeu n’étant pas de faire une reprise au plus proche mais bien de s’approprier les textes pour les ressortir sous une autre forme, qu’elle soit musicale ou vocale. Reste à savoir si ce saute-mouton esthétique plaira à tous.

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La soirée se poursuit avec le rappeur rennais Ti-Mano. Le décor est planté : fauteuil club, phonographe, écran projeté avec des extraits de vieux films américains… et un accordéon qui fait également office de synthétiseur. Haïtien de naissance, Breton d’adoption, Ti-Mano joue longtemps dans les festoù-noz, puis par rébellion adolescente se met au rap.

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Marchant plutôt dans les pas d’Oxmo Puccino, il raconte ainsi ses interrogations amoureuses, ses souffrances, de l’anecdote du garagiste raciste devenu gars-raciste jusqu’à la question de l’intégration d’un étranger qui débarque. Le temps d’en placer une pour Big Bro qui a perdu sa jambe sur un chantier du métro (relire notre interview à ce sujet), Ti-Mano enchaîne 45 minutes qui se termineront avec un Ubu constellé d’étoiles. Pour ne pas voir son « rêve brisé ».

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François & the Atlas Mountains n’a cessé de grimper, non pas l’Atlas, mais les échelons d’un univers bien particulier depuis The People to forget (2006). Des compositions folk qui se sont au fur et à mesure affirmées dans une indie-pop avec des textes en français. Un mélange de fragilité poétique au cœur des textes associée à un fort travail rythmique (batterie + percussions qui frôlent parfois la transe) et des ruptures rock, parfois quasi psychédéliques.

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François & The Atlas Mountains revisite d’anciens titres comme « La fille aux cheveux de soie » où les voix de ses musiciens remplacent le refrain du clavier sur la version album, danse avec sa guitare, cherche toujours « La vérité », bouscule le rock et renverse la chanson française en quelques accords. Et confirme avec son dernier opus, Solide mirage, sorti au mois de mars, qu’il manie aussi bien un onirisme débridé qu’une vadrouille musicale dont nous aurions tort de nous priver, et surtout en live. Ce que le public de l’Ubu a bien compris ce soir-là. Rendez-vous à la saison prochaine !

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