Pavane : l’électro en Court Circuit

Pour la nouvelle édition de Court Circuit organisé par l’Antipode MJC, l’artiste Pavane viendra présenter à Rennes début juin ses compositions vaporeuses, entre musique classique et électronique. L’occasion de quelques questions au musicien.

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Peux-tu présenter un peu ton parcours, jusqu’à ton dernier EP PPPP ?

Je suis d’abord pianiste depuis tout petit, puis passionné de musique électronique, de synthétiseurs… j’aime le cinéma, la musique de films, les influences de Ravel et Debussy, j’aime l’électro planante et l’électro dansante… Avec quelques amis d’enfance à Rennes, on a créé le collectif Eumolpe en 2004, et on a organisé des soirées, j’ai commencé à produire de l’électro. J’ai fait une école de son à Paris, et je suis devenu monteur son pour le cinéma, tout en continuant à produire ma musique à côté. En 2013, je me suis lancé. Timidement, calmement, j’ai fait mon premier EP seul chez moi. Et j’ai été surpris par l’accueil du public. J’ai continué. Découvert le live, la tournée… Joué avec mon frère les morceaux que j’avais produits. J’ai commencé à faire un album, puis j’ai été débauché par d’autres projets en tant qu’arrangeur, réalisateur… Alors j’ai sorti ce qui était fait sous la forme de ce deuxième ep PPPP. Je trouvais que ces 4 morceaux reflétaient vraiment un moment de ma vie, et que j’étais déjà en train de changer alors il fallait les sortir.

Le nom de ce dernier opus de 4 titres (tous les titres commençant par P) renvoie à Pianissimo; penses-tu donc que tout est affaire de nuances ?

Dans la musique électronique, on aime bien faire des morceaux avec une dynamique un peu réduite, comme si le son rentrait dans un tube. Je me suis revendiqué de la musique classique parce que j’avais envie de mettre plus de dynamique, partir de plus bas pour arriver plus fort. Je me rend compte que cette notion de dynamique permet aussi de nous mettre parfois à distance avec le son, pour ensuite mieux « rentrer » dedans. Je recherche avec la nuance à donner plus d’émotions…

« La batterie donne une énergie différente, un peu moins électro, mais plus dans la dynamique. »

■ À la différence de L’Échappée paru en 2014 il y a sur PPPP beaucoup plus de guitare; c’est la collaboration live avec ton frère Ronan qui t’a poussé à en utiliser pour les nouveaux morceaux ?

Oui c’est clairement ça. Vu que nous avons commencé à faire des lives ensemble, avec Ronan à la guitare, je me suis dit qu’il fallait qu’il y ait de la guitare dans les titres. C’était une recherche, peut -être un peu plus rock. En ce moment, je reviens aux timbres du premier ep.

■ Tu as aussi intégré de la batterie alors qu’il y a quelques années tu déclarais que ça n’irait pas… finalement tu as trouvé l’équilibre qu’il te fallait ?

Oui je voulais surtout transporter mes beats sur scène, pour que les gens puissent les entendre fort et danser dessus. La batterie donne une énergie différente, un peu moins électro, mais plus dans la dynamique.
J’ai 2 formules : un concert en solo, avec mes productions rythmiques, où on traverse mon univers en douceur, comme une ballade, et un concert en trio : avec Ronan à la guitare et Matthieu Souchet à la batterie, ce concert est une transposition de l’univers que vous écoutez dans le disque en plus haletant, plus dans la puissance.

 

■ Ton projet solo a démarré autour de samples de compositeurs français (Ravel, Fauré, Debussy); est-ce qu’un jour tu penses aller piocher ailleurs (musique russe, musique baroque…) ?

Je songe surtout à composer mes propres samples. J’aime beaucoup Couperin, Rameau. Je me contrains à chercher dans la musique française, avoir une démarche un peu ethnomusicologique. C’est une forme d’introspection parce que les harmonies et les mélodies que j’improvise naturellement au piano viennent bien de quelque part… j’ai l’impression qu’il y a un côté français dans ces mélodies, c’est une recherche sur la french touch :)

■ En tant que pianiste de formation, qu’est-ce qui t’a « réorienté » vers l’électro plutôt que l’interprétation des œuvres (parfois pour piano) que tu samples ?

J’ai avant tout voulu faire un projet de musique électronique. Je me suis toujours vu comme ça. C’est un peu ça mon métier : je viens du son. Ce qui m’intéresse, c’est les textures, le spectre sonore : ce puzzle qui m’obsède, la fabrication de timbres, l’orchestration. J’interprète très rarement des œuvres classiques pour piano en public. Je préfère passer plus de temps à construire ma prod, à faire ce « bébé » , cette sculpture sonore, ce montage, que de passer du temps à travailler une interprétation classique (même si j’adore ça aussi).

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■ L’Ep sorti l’an dernier a une pochette présentant un bel environnement; nous sommes curieux : c’est où ?

C’est au Boël, à Guichen, près de Rennes ( près de Bruz, où j’ai grandi ).

■ La nature est un univers qui t’inspire, tout comme les impressionnistes au début du siècle ?

L’idée de nature, c’est l’idée d’évasion, de repos, d’aventure. C’est ce qui me porte quand je compose : l’idée de voyage mental.
Mais il y aussi autre chose qui me porte, et c’est surtout quand je fais de la musique de film : ce sont les personnages. Mélodiser une humeur, c’est un travail exaltant. Quand je travaille comme cela, j’ai l’impression que mon morceau devient quelqu’un, je pourrais lui donner un prénom. J’ai toujours trouvé que les morceaux de Debussy, notamment au piano, était parfois des paysages, parfois des gens, parfois des discussions. c’est un peu animal… La musique c’est un peu la faune et la flore.

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■ Début juin, tu participes à Rennes à Court Circuit, avec notamment le 9 juin un soutien à l’association Un toit c’est un droit; c’est une implication qui, à titre personnel, te motive ?

Bien sûr que c’est un implication qui me motive, je suis très heureux de participer à cette initiative associative.

■ Quel serait ton dernier coup de cœur artistique ?

En piano : Guillaume Poncelet ( « Morning Roots », « The two of me ») et en électro : The Blaze. À découvrir avec les clips et à réécouter ensuite. Efficace.

Écouter Pavane

MERCREDI 7 JUIN

11h : Entrée du marché de Ste-Thérèse – Arrêt « Leray » (ligne 12) – Tout public
14h30 : Square des Grisons (projet Îlot Pilote, Maison des squares) – métro « Triangle » – Tout public
17h : Centre social Carrefour 18 – métro « Henri Fréville » – Tout public

JEUDI 8 JUIN

11h : Foyer de La Thébaudais*
14h30 : Chez l’habitant*
16h30 : Square Sétubal (centre commercial Italie) – métro « Italie » – Tout public

VENDREDI 9 JUIN

11h : Ty-Blosne, au Café des épices – métro « Blosne » – Tout public
15h45 : École Volga*
20h30 : SOIRÉE DE CLÔTURE FESTIVE + invités aux Jardins de la Poterie (association Un toit c’est un droit) – métro « Poterie » – Tout public

*réservé aux usagers de la structure

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