Après son premier album Baltika sorti en 2012, le pianiste Franck Marquehosse sortait cette année Elastikanimal avec son projet Moinho. Moinho, c’est un moulin en portugais.
Le moulin utilise la force de l’air ou de l’eau pour fournir de l’énergie; des vagues ou des courants d’air, voilà ce qui pourrait inspirer les doigts du musicien qui livre ici un disque de neuf titres. Et c’est un piano qui tire toute sa concentration au creux des touches blanches et noires pour allier ses cordes à celle d’un quatuor à cordes (violon, violoncelle); dès le 1er titre, « Josef », c’est la corde sensible qui est tirée, avant de plonger dans le piano solo de « The keys ».
Vous aurez compris, chez Moinho ça vibre, avec quelques touches de marimba ou de vibraphone pour doubler les boucles infinies de mélodies qui semblent s’étirer dans des paysages vaporeux. De la répétition naît une fascination, du clavier naissent des ambiances, parfois feutrées comme avec « Entre deux » ou au son clair comme « Le chien jaune ». Quelque part entre Jóhann Jóhannsson ou Yann Tiersen, entre Max Richter ou Ludovico Eionaudi, le clavier de Moinho n’a aucun problème à délivrer sa part de rêve. À déguster dans les silences et le brouillard.
Elastikanima – Un album de Moinho paru le 12 mai 2017 chez 1631 Recordings