Julien Ermine : Syriens, devant vous les barbelés

Le photographe rennais Julien Ermine présentait mercredi 29 mars à la Péniche-Spectacle son exposition Syriens, devant vous les barbelés. Rencontre-parcours en images et en récits et alerte sur un métier qui ne permet plus de vivre correctement.

 

Julien-Ermine-Péniche-spectacle-Imprimerie-Nocturne-Karine-Baudot-10En 2015, Julien Ermine accompagne un groupe d’exilés syriens, qui fuient les persécutions et la guerre dans leur pays, dans une tentative de franchir le mur de barbelés (de la honte) entre la Serbie et la Hongrie pour rejoindre l’Allemagne en quête de liberté. Quatorze photos exposées à la Péniche-Spectacle racontent l’histoire d’une  nuit de chasse à l’homme au cœur de l’Europe. Devant chaque image, le photographe s’arrête et narre une anecdote. L’angoisse qui monte heure après heure, les passeurs-chauffeurs qui augmentent leurs tarifs au crépuscule, les pleurs d’une fillette qui attire l’attention à 5h du matin, les genoux douloureux après deux heures de position statique pour ne pas être repérés… Les hommes, femmes et enfants que le photographe suit ce jour-là parviendront tous à rejoindre Francfort. Mais son récit témoigne d’une politique migratoire hongroise xénophobe et inhumaine, à l’heure où le pays vient d’instaurer ce 28 mars 2017 « la mise en détention » systématique des migrants dans des conteneurs, sous l’injonction du Président Viktor Orbán pour qui « un bon migrant, c’est un migrant qui ne vient pas. Le meilleur chiffre, c’est zéro » (!).

L’occasion également pour Julien Ermine de tracer un portrait édifiant du métier de photo-reporter qui aujourd’hui, de promesses d’achat de reportage avortées en plateforme photo pour quidam gratifiée de 5e de récompense, rapporte des clopinettes. Alors que les organes de presse peinent à rétribuer correctement les images et le travail de ceux qui les prennent, un front de défense des photographes s’est constitué sur les réseaux sociaux et plusieurs collectifs & agences ont interpellé l’État via Libération fin février dans un article intitulé « La photographie française étouffe » afin de tirer le signal d’alarme sur une situation de plus en plus précaire.

 

Exposition Syriens, devant vous les barbelés à la Péniche-spectacle jusqu’au samedi 8 avril

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