Pratique des voyages libres, d’Anton Krotov : un guide qui donne des ailes (et des clés) pour mieux se déplacer à travers le monde, publié par les éditions Pontcerq (auxquelles on devait déjà un plus que savoureux Tôt ou tard – Politique de l’auto-stop, de Hervé Décaudin et Fabien Revard, 2011, 320 p.) et écrit par un grand voyageur russe qui a parcouru sobrement l’Asie, l’Afrique, la CEI et l’ex-URSS en autostop, quasi sans un kopeck in the pocket, si ce n’est pour payer les visas aux frontières.

Ci-dessus, Anton Krotov dans ses œuvres, joignant la pratique à la théorie.

Vous n’avez pas ou peu de sous ? Vous avez du temps devant vous et l’envie de découvrir le vaste monde qui vous entoure pour vous en faire une idée précise, anthropologique, scientifique, sociologique, loin des clichés qu’on réserve aux touristes adeptes des voyages organisés et autres coûteuses croisières ? Vous ne souhaitez pas non plus passer pour un SDF affamé, perdu dans les steppes et dépourvu de savoir-vivre ? Alors ce petit guide, écrit par un maître russe de l’auto-stop, qui a même fondé sa propre académie de voyageurs libres (AVP), est fait pour vous. Sitôt refermé, vous n’aurez plus en tête qu’une idée : boucler votre valisette, vous rendre au carrefour le plus proche et tendre votre pouce vers le ciel pour attirer l’attention de l’automobiliste qui amorcera la première étape de votre périple, qu’on vous souhaite jalonné de péripéties, de rencontres et d’initiatives salutaires.

« Au cours de ses voyages, chacun d’entre vous pourra constater personnellement, dans son propre pays comme aux quatre coins du monde, la bonté des gens, leur sens de l’hospitalité et leur compassion. Le monde est ouvert et accessible, à ceux qui auront réfléchi à tout ça, ne serait-ce qu’une seule fois dans leur vie. » (page 142)

Muni·e·s des précieux conseils d’Anton Krotov (ne pas s’encombrer de trucs lourds, excessivement fragiles et  insuffisamment utiles // ne pas attendre d’être riche – ou vieux – pour entamer de beaux tours de tel ou tel continent // offrir l’hospitalité à qui la sollicite // se munir de catadioptres ou de vêtements fluorescents pour faire du stop de nuit // faire du feu, avec une large provision de bois, s’il n’y a aucune maison aux alentours lorsque vous faites du stop sur une zimnicki (route de l’hiver, impraticable l’été) que ce soit au nord-est de Krasnoïarsk où la température atteint les – 50 degrés, ou du côté de la presqu’île de Tchoukotka où il peut faire jusqu’à – 60 degrés et où vous devrez peut-être patienter plusieurs jours avant qu’un véhicule ne passe), vous n’aurez plus aucune excuse pour ne pas aller au bout du monde (ou du département) si telle est votre volonté, et que vous avez au préalable prévenu vos parents.

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