Réparer les vivants : haut-le-cœur et vague à l’âme possibles avec ce zoom sur la mort cérébrale et sur les miracles de la médecine de la dernière chance pratiquée par les as du bistouri.
Ça commence avec des jeunes qui surfent, à l’aube, dans la fraîcheur des vagues de la Manche, du côté du Havre. On est loin du drame, même si l’élément liquide est réellement oppressant et si la lumière grise et métallique d’avant le lever du jour recèle une inquiétude qui éveille la méfiance.
Et puis surgit le drame… Et Réparer les vivants développe le thème-phare de la perte d’un proche et celui, plus rare au cinéma, du don d’organes, des greffes et des transplantations possibles (pourvu qu’il y ait un donneur sain, l’accord de la famille, des équipes médicales soigneusement coordonnées pour ne pas dire sur le pied de guerre et des receveurs·euses vaillant·e·s). On entre dans le bloc opératoire. On voit les gestes chirurgicaux et les découpes. On discerne les anxiétés et les espoirs qui se cristallisent autour de ces opérations qui reculent les limites, qui réparent les vivants – en sursis, diminués par quelque maladie – en recyclant les organes en bon état de corps fauchés par l’injustice d’une mort implacable.
Réparer les vivants procure ainsi un excellent prétexte à réfléchir à l’usage qui pourra être fait de nos propres organes, une fois notre dernière heure venue.