Déprime & collation, qui aurait pu aussi s’appeler Tristesse & petits fours, est le 6e album de la chanteuse Mell. Exilée à Montréal pour l’écrire, elle n’a rien perdu de son insolence. Elle a juste rajouté (encore) du carburant dans ses guitares.
Elle en a parcouru du chemin depuis son 1er album en 2003, Mon pied en pleine face; Mell a ensuite emprunté Une voiture à pédales pour finir par demander C’est quand qu’on rigole. Un petit Western Spaghetti, et une Relation cheap qui avait déjà foutu le turbo sur plusieurs compositions. Et voilà le 6e opus, Déprime & collation. Ou comment raconter ses déboires amoureux avec autant de désespoir que de dérision. Un soupçon de mélancolie en plus.
Mell en costard sur une route en hiver la nuit. Normal.
Mell poursuit ici son exploration sonore, entre power-rock-survitaminé (« Hey », « Danse ») ou instrumentaux oniriques qui permettent de plonger un peu plus loin dans la déprime et les bulles de champagne (« Les crocodiles qui somnolent », « Astronaute de ton corps »).
La chanteuse continue de rêver, le pied sur la pédale des guitares, qu’on l’emmène au cinéma ou dans une cabane au fond des bois, à sautiller au milieu des tempêtes (« Tes yeux verts »), mélangeant allègrement les codes du rock, du blues, de la chanson française. Le temps de parler des « amours sans retours » avec « Mon enterrement » ou s’offrir un texte en anglais (« She said »), l’artiste n’hésite plus à laisser les mots et les mélodies prendre toute leur ampleur. Mell rigole un peu moins, mais ça lui inspire de nouvelles atmosphères comme le très bel instrumental « No barricade », ou « Poisson-chat » qui clôture l’album. Un retour réussi qui mérite de s’offrir un peu de désespoir dans un feuilleté musical. À servir avant qu’il ne refroidisse.
Déprime & collation – Un album de 20 titres signé Mell – Sortie le 10 novembre 2016.
