Ma vie de Courgette : un conte moderne, d’une infinie poésie, sur l’abandon.
C’est l’histoire d’un petit bonhomme. Il s’appelle Icare. Mais préfère qu’on l’appelle « Courgette ». Son père est parti voir d’autres femmes. Sa mère, violente et alcoolique, part elle aussi, dans de pathétiques circonstances – mais définitivement. Alors Courgette est conduit dans un petit orphelinat. Là, Simon, le rouquin hargneux dont les parents se droguaient et qui règne en caïd sur la petite bande d’enfants abandonnés, décide de l’appeler « Patate ». Ce qui n’est pas très sympa.
Simon est encore de mauvaise humeur…
Raymond, le policier de la brigade des mineurs qui a pris Courgette en amitié, va peu à peu remplacer le père absent. Un policier humain et attachant, moustachu et débonnaire, ça fait toujours plaisir à voir. Ça change des inscriptions « ACAB » qui fleurissent sur les murs et devantures des commissariats. Ça change des hommes en uniforme sans matricule chargés d’évacuer les camps de réfugiés. Ça change des bacqueux cagoulés qui défilent en écorchant « La Marseillaise » sur les Champs-Élysées. Et donc ça fait un bien fou de se laisser aller aux émotions tendres et fortes qu’on ressent, en empathie avec Courgette qui par-delà ses malheurs incommensurables, va néanmoins découvrir l’amitié, la fraternité, l’amour et la chaleur humaine bienveillante. Ma vie de Courgette : la preuve virtuose que les bons sentiments ne sont pas tous galvaudés.
Post-scriptum : Pour les indécis, ajoutons que les Béruriers Noirs (« Salut à toi »), Grauzone (« Eisbar »), Sophie Hunger (« Le vent nous portera ») apportent une peps gratinée à ce petit film en stop-motion.
Ma vie de Courgette – Film franco-suisse d’animation de Claude Barras – Scénario de Céline Sciamma – D’après le roman Autobiographie d’une Courgette de Gilles Paris (Plon, Paris, 2002) – Avec la voix de Michel Vuillermoz, de la Comédie Française – Valois de Diamant au festival du film francophone d’Angoulême 2016 – Sortie le 19 octobre 2016 – 1h06 – Tous publics.