Ils avaient osé reprendre Léo Ferré en rap. Le groupe La Vie d’Artiste revient ce mois-ci avec son premier album de compositions personnelles, qui fait sortir de terre des Utopies en ruines.
La Vie d’Artiste est un quintet : Trublion à l’écriture et au micro, Supafuh à la prod, et David Hazak, Pierre-Erwan Grenet, Quiet Dawn qui assurent respectivement basse, batterie et claviers. Un socle trip-hop qui oscille entre une base rythmique lourde et prenante et des sons plus aériens. Un univers sombre pour dérouler une « Poésie du désastre » qui annonce l’effondrement d’un système. Alors tout y passe : démocratie, argent, faillite des politiques, sur une voix grave et monocorde rappelant le flow de Marc Nammour de La Canaille; un ton qui tranche avec l’écho reggae apporté par Rod Anton, ou avec des aspects de musique live comme la basse groove de « La seconde d’après » et qui invite les chorus du saxophoniste David Sevestre.
« Inventer des chemins à la croisée de rêves immenses » in « L’étreinte »
Mais La Vie d’Artiste sait également « Fuir les ruines », avec un instrumental onirique, pour introduire « L’étreinte », un rêve éveillé dont le texte répond à la chanteuse Jungle Bouks. Un titre à mi-chemin entre trip-hop et slam prenant, pour terminer sur « Cent milliards d’étoiles » avec le groupe Serafine. Une conclusion en guise d’envol, pour un album aussi bien arrangé que poétique; des Utopies en ruines à visiter, de jour comme de nuit.
Utopies en ruines – Un album de 12 titres de La Vie d’Artiste – 46’33 – Sortie le 4 novembre 2016.