Lucio Bukowski – Des vinyles « sans signature »

Les amoureux de la « barbe rousse et des chicos de Vanessa Paradis » seront ravis : Lucio Bukowski et le label Modulor balancent des vinyles de Sans Signature ! L’occasion de faire un rapide retour dans le passé pour celui qui a lancé son premier album en 2012. Juste avant d’entamer son ascension en se lançant dans une montagne de projets. Replay !

Le futur s’inscrit en pointillé pour certains, pour d’autres ça commence dès maintenant. C’est le cas de Lucio Bukowski. Aujourd’hui rappeur, producteur, auteur et poète, le Lyonnais n’hésite pas à balancer ses références artistiques et à jongler avec les métaphores. Surtout, il n’hésite pas à rapper ce qu’il pense et à critiquer les institutions et toutes les formes de pouvoir dominantes. Après plusieurs EP, c’est en 2012 qu’il décide de lancer son premier album. On se souvient qu’il était encore assis sur des marches d’escalier, la tête effacée, le t-shirt de l’Animalerie sur les épaules. C’est le début d’une autre époque…

« D’abord le rap, moi j’en avais rien à foutre
Je préférais Bashung et le chocolat en poudre… » D’abord

« D’abord », on se souvient de son premier essai abouti avec « Ébauche d’un auto-portrait raté ». On se souvient aussi de ses envies de « Tout plaquer » pour écrire son premier bouquin. L’avenir nous indique qu’il racontera son Lyon à travers une nouvelle parmi douze. On se souvient de son dernier « Testament » et la rencontre avec deux types hors du commun : Anton Serra et Hippocampe Fou. On se souvient qu’il avait qualifié lui-même le prochain titre « d’ovni ». « Fier de se relever seul et de savoir ton âge. La force et le courage s’apprennent au fil de quelques pages » clamait Arm. Un featuring hors du temps pour raconter avec le style et la manière que la musique, le rap, la vie est « plus qu’un art ».

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Lucio Bukowski connait les bonnes vieilles recettes qui marchent. Avec lui, on reprendrait bien encore de la « Confiture d’orties ». Titre qui claque son père et qui met en avant le scepticisme du rappeur vis-à-vis de notre époque. On y apprend qu’il ne votera pas pour les raisons qui lui appartiennent, qu’il ne porte pas Télérama (entre autres) dans son cœur.  En « bon vandale » ou en « bon poète », il s’arrache les yeux pour mettre en avant de jolis « clins d’œil » dont on taira les noms. Il n’est pas aveugle et ne croit plus à la retraite depuis longtemps, comme Fuzati ne croit pas plus rencontrer la femme de sa (courte) vie. On le rejoint lorsque qu’il dit que c’est « toujours aussi bandant d’être indépendant ». Dédicace. À l’aise, la noblesse de l’échec le rattrape, préférant être « un raté plutôt qu’un sale parvenu ».

Comme la fin de l’album approche, on se régale d’un « Memento Mori ». « Penser la mort, c’est la subir deux fois ». Appuyer là où ça fait mal, c’est aussi l’une des qualités de Lucio. Car malgré les piques et les punchlines aux cibles bien précises, comme des « casseurs » dans une manif’, cet album mélange esprit critique et cordes sensibles. Il participe au « je », celui qui implique le fait de se livrer. Alors il parle des femmes, d’amour, de son cas personnel avec ses propres mots. Finalement, on s’est trompé sur toute la ligne. Lucio B. signera bien son album. Il signera même de son prénom. Belle conclusion. Et de quoi attendre pour son nouveau projet à sortir fin novembre, Hourvari.

« Chaque jour est une pub pour la soumission des masses
Nos âmes : des centres commerciaux que des géants déplacent » Confitures d’orties

Sans signature – 11 titres – Lucio Bukowski – Face A + B –  Label : Modulor

Pour pécho les vinyles, c’est ici

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