Depuis 2008, le groupe Arat Kilo délivre un éthio-jazz nourri d’autres influences. Fin mai 2016, ils sortent Nouvelle Fleur, un nouvel album pétri de collaborations et d’inspirations musicales.
Nouvelle fleur n’est pas uniquement là pour annoncer la fraîcheur de l’opus, mais c’est la signification d’Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie, en amharique. Une plongée au cœur de l’ancien empire abyssinien, avec 10 titres qui débutent par une ambiance mystérieuse, un son proche de la sanza, rapidement rejoint par les cuivres, puis le flow de Mike Ladd, rappeur américain ayant entre autres collaboré avec La Canaille. « Lancinant », un choix de nom qui correspond bien à l’entêtement mélodique, également porté par la voix de Nardos Tesfaw. Ce sont ensuite les percussions et les chorus de flûte qui mèneront la danse de « Wondemiye ».
Autre invitée sur le disque, la chanteuse malienne Mamani Keita pour le très beau « Madala ». C’est David Neerman qui occupe « Nouvelle fleur », oscillant entre ruptures rythmiques, mondes oniriques et downtempo bien senti. Le long des 10 titres, le groupe déroule ses titres instrumentaux, souvent épurés, laissant s’envoler les lignes mélodiques comme des boucles orientales.
« Le combat n’est pas dans la victoire mais dans le fait de résister »
Le flow incisif du rap s’invite à nouveau avec « Résister », avec Rocé derrière le micro. Un titre où l’on hésite entre éthio jazz, soul, groove; le quintet aux multiples influences sait s’en servir, et déroule ainsi un tapis rouge à celui qu’ils avaient déjà accompagné sur « Des questions à vos réponses » sur scène. Au final, un quatrième album aux pétales musicaux colorés dont vous n’aurez plus qu’à saisir le parfum.
Nouvelle Fleur – Un album signé Arat Kilo (Michaël Havard – Saxophones baryton et alto droit, flûtes, farfisa / Fabien Girard – Guitare électrique, balafon / Samuel Hirsch – Guitare basse / Gérald Bonnegrace – Percussions, clavier sur « Mestefeker » / Aristide Gonçalves – Trompette, claviers, piano / Florent Berteau – Batterie) paru le 27 mai 2016 – Durée : 41’02