Le Laboratoire Artistique Populaire, mené depuis octobre 2015, avait pour finalité une commande populaire formulée par un collectif de jeunes auprès de la Ville. Un modèle de fonctionnement unique, dont le bilan a été présenté mardi 7 juin à la Maison Internationale de Rennes.
Le projet, mené par l’association Keur Eskemm que nous avions rencontrée à l’occasion du Forum Jeunesse et Interculturalité, devait déboucher sur une commande particulière. Mais le processus l’était tout autant; projet novateur, puisque construit par le collectif hétérogène lui-même, mêlant ainsi ateliers, découvertes, travail en groupe, et testant donc ainsi une formule collaborative. Pas évident de faire cohabiter 26 jeunes d’âges et profils très divers, pour réaliser une demande artistique populaire.
Une réflexion rondement menée, accompagnée par des sociologues, des artistes, d’autres structures, sociales ou étudiantes, mais qui visait plutôt à valoriser le « faire » que la finalité elle-même.
L’occupation des locaux de l’Hôtel Pasteur ont permis bon nombre d’immersions ou découvertes de pratiques culturelles, d’y installer une sorte de QG, et le bilan, interne comme externe, en est plutôt positif. Malgré des acteurs culturels parfois frileux au début et quelques difficultés à boucler le budget, les témoignages des participants sont teintés d’enthousiasme : partage, apprentissage, convivialité, créativité. Dans une société individualisante, le faire ensemble redonnerait donc confiance et valorisation.
Groupe en plein travail à l’Hôtel Pasteur – ©Nora Khalloul
La commande elle, n’est pas tout à fait achevée dans les détails. Mais de toute cette aventure ressort l’envie d’occuper l’espace urbain, de provoquer la rencontre. Les jeunes ont ainsi imaginé la réalisation de charrettes thématiques au départ de Pasteur, comme par exemple l’une axée sur la musique, une autre proposant une soupe populaire, etc., avec des points de chutes visant plutôt la nature, comme les prairies Saint-Martin ou les jardins collectifs de la Prévalaye.
Le rendez-vous est donc donné dès la rentrée pour voir éclore ce travail collectif mené durant près d’un an.
