Une bande dessinée entre autofiction amusante, plusieurs épisodes en noir et blanc et à l’humour qui rit jaune; La Vie est trop Kurt de David Snug, ou de quoi retrouver potentiellement vos propres mécontentements à l’égard de vos contemporains.
Si certains affirment que l’enfer c’est soi-même, David Snug irait plutôt confirmer que l’enfer ce sont les autres. Entre constats blasés des comportements actuels en zone urbaine, errances précaires et désillusions du bénévolat, le dessinateur quand il ne se sert pas d’un crayon, joue des baguettes à la batterie dans différents groupes de rock; une source d’inspiration supplémentaire pour insérer ici et là des guitares, des remarques judicieuses sur le dernier album de Motörhead encensé par la RATP ou encore les programmations de festivals. Ça balance, et ça balance sec, souvent avec auto-dérision, même sur le milieu de la bande dessinée elle-même.
David Snug part souvent d’une aventure personnelle banale (la piscine, un boulot au smic, le camping) pour délivrer ses impressions plus ou moins impertinentes; vous serez forcément à un moment visé, mais pour vous consoler, l’auteur sait aussi se mettre dans le lot.
David Snug râle aussi sur son blog
La Vie est trop Kurt – Une bande dessinée signée David Snug et parue aux éditions Même pas mal, sortie le 14 avril 2016 – 64 pages