Pour cette première soirée botanique du festival Mythos, l’art de la parole est mis à l’honneur avec un premier spectacle autour de Yannick Jaulin. Habitué de Mythos, il se demandait comment il pourrait célébrer cette édition anniversaire – pour cette 20e édition. Quel est l’intérêt du conte, son pourquoi et son comment. Peut-il être encore d’actualité ?
Avec un regard critique et un humour grinçant, Yannick Jaulin, revient sur les origines de cet art, entre collectes de paroles et langues et langages oubliés voire délaissés. Cet art, une superproduction à moindre coût comme il le qualifie, est rempli d’histoires horribles, trop horribles peut-être. Et c’est en prêchant le faux, et en nous détournant, que Yannick Jaulin nous emporte vers le conte. Car en prenant des faits divers, des anecdotes, son art de conter – de sublimer par le détail – prend corps en réalité et magie. On y croise une bergère, un loup, une course à l’immigration de la Turquie à Londres façon Paris-Dakar.
Accompagné par Sébastien Bertrand à l’accordéon, les mots se mêlent aux sonorités diatoniques et entre deux explications, la chansonnette se pousse et la narration se fait chantante. On en revient à la Vendée, si chère au conteur, à un blues fantasmé que les Gatinais auraient créé à la collecte de parole, celle du terroir. Les mots font sens et donnent à voyager par l’Imaginaire. Une superproduction à moindre coût n’était-elle pas la promesse faite en début de spectacle.
Après une dernière danse, place est faite à Deluxe qui n’est pas sans avoir écumé différents festivals ces derniers mois. Leur musique oscille entre soul et funk avec une pointe d’électronique qui est servie par une formation multi-instrumentiste. L’intérêt même de leur spectacle, au-delà de la musique, réside dans une scénographie soignée, délirante. Les costumes entre Sergent Pepper à paillettes et habits de Monsieur Loyal participe à l’émerveillement. La formation ne tient pas en place enchaînements danses, chants et parties musicales entre deux sauts et deux harangues à la foule.
Le public nombreux et réactif participe à cette communion de couleurs et de sons chauds qui l’entourent. La magie du chapiteau du Magic Mirror participa, à rendre ce concert particulier entre modernité sonore, décalage vestimentaire et bonne humeur qui a, pour cette première soirée, déteint sur le Cabaret Botanique et le festival pour son ouverture.